Depuis quelques semaines, le Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéennes (le RPPRAC) appelle à manifester, à partir du 1er septembre contre la vie chère en Martinique.
Dimanche matin, à l’appel du RPPRAC, c’était mobilisation du mouvement et de ses sympathisants sur le parking de Dillon. Plusieurs dizaines de personnes vêtues de rouge. Mais, entretemps, leur leader, Rodrigue Petitot, alias R, a été interpelé par les forces de l’ordre, ce qui a attisé le ressentiment des militants.
Ils ont alors décidé de se rendre devant les grilles du port pour bloquer celui-ci.
Ce qu’ils veulent ? D’abord que leur leader, Rodrigue Petitot, soit libéré, ensuite que les prix des denrées alimentaires qui accusent 40% de plus que dans l’Hexagone soient revus parce que la population n’en peut plus.
Comment aligner les prix sur ceux de l’Hexagone pour satisfaire cette revendication ?
Selon les experts, le transport, la multitude d’intermédiaires, les taxes locales (Octroi de mer) et les marges pratiquées rajoutent 17% à tout produit importé. Quand il s’agit d’un produit alimentaire, on passe à 40% en moyenne…
Il conviendrait donc, mais le débat est en cours depuis une trentaine d’années, de revoir les coûts d’achat dans l’Hexagone des produits alimentaires, les rémunérations des intermédiaires locaux (transporteurs, grossistes, livreurs), les taxes locales et les marges pour parvenir à faire baisser les prix.
Mais, les achats effectués par les entreprises locales à des vendeurs dans l’Hexagone pour le marché local (350 000 habitants) sont moindres par rapport aux achats effectués par des grandes chaînes d’hyper hexagonales, donc il est difficile d’obtenir des prix attractifs, les intermédiaires arguent qu’ils emploient du personnel, les élus qui votent les taxes soutiennent que l’octroi de mer sert à abonder les caisses des communes (pour rémunérer des fonctionnaires territoriaux), et les propriétaires de magasins affirment que leurs marges sont minimes puisqu’ils n’ont pas des prix d’achat en super gros.