Serge Letchimy prône l’utilisation du créole dans les documents administratifs et le bannissement des termes à connotation coloniale
A compter du lundi 10 juin 2024, le président du Conseil exécutif de Martinique demande à l’ensemble des agents de la Collectivité Territoriale de Martinique, d’introduire des mots ou expressions en créole dans chaque document administratif et de bannir définitivement les expressions et les termes à connotation coloniale.
« Cette démarche, explique-t-il, s’inscrit dans le processus initié par les élus de la Collectivité, de reconnaissance et de valorisation de la langue créole dans l’espace public. L’appropriation pleine et entière du créole passe par sa juste utilisation à chacun des moments de la vie, dans l’espace privé, l’espace public, à l’école, au travail et dans les loisirs.
Formules d’ouverture, de remerciement, de politesse, corps de texte, courrier ou note administrative, la langue créole, indissociable de la culture Martiniquaise doit pouvoir être employée sans complexe par l’ensemble du personnel de la Collectivité Territoriale de Martinique.
Cette réappropriation culturelle implique également le bannissement de termes qui ramènent la Martinique et les Martiniquais à une époque coloniale aujourd’hui révolue. Dans la continuité de cette démarche de renouveau, le terme « 50 pas géométriques » ou « 50 pas du roi » fera l’objet d’un débat en plénière du 20 juin 2024 pour une redénomination. »
« Le créole est le reflet de notre histoire, de nos épreuves et de notre identité collective. En le faisant figurer dans notre correspondance officielle, nous ne faisons pas seulement acte de préservation linguistique, nous affirmons également notre fierté et notre résolution à rester fidèles à nos racines martiniquaises. La Martinique vit, se transforme et évolue au rythme de ses drames et de ses succès. Notre histoire est jalonnée de luttes pour la dignité et la reconnaissance de notre identité unique. En assumant pleinement notre culture et en prenant activement part à la redéfinition de notre propre avenir, sans attendre passivement l’aide extérieure, nous faisons un pas vers la reconquête de notre identité. La Collectivité Territoriale est fortement engagée à y contribuer », a indiqué Serge Letchimy, président du Conseil exécutif de Martinique.