Le Syndicat martiniquais de traitement et de valorisation des déchets (SMTVD), créé en 2014, traite l’ensemble des déchets ménagers et assimilés de la Martinique.
Malgré la mise en service d’équipements structurants comme l’usine d’incinération (UTVD) en 2002 située à la Trompeuse et le centre de valorisation organique (CVO) en 2006, situé à Petit-Galion, la situation critique du traitement des déchets a imposé fin 2014 la mise en place d’un plan d’urgence pour traiter 100 000 tonnes de déchets par an.
La mise en service de l’installation de stockage des déchets non dangereux (ISDND) de Petit-Galion en 2016 est venue répondre à cette problématique. La Martinique dispose désormais d’installations permettant de répondre aux enjeux.
Des dérives insupportables
Pour autant, les graves dysfonctionnements de la gouvernance du SMTVD obèrent ses capacités à traiter les déchets. Cela a pour conséquence un recours trop important à l’enfouissement qui raccourcit la durée de fonctionnement des installations et un coût de traitement excessif
En effet, malgré des objectifs de valorisation revus à la baisse, 131 000 tonnes de déchets ont été encore enfouis en 2019.
Cette situation n’est toutefois pas seulement imputable au syndicat. En amont, en effet, la responsabilité du tri et de la collecte relève des habitants et des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI).
En 2020, les comptes du SMTVD présentaient un déficit de 1,8 M€. Avec une capacité d’autofinancement net, négative, le syndicat ne pouvait pas assurer le financement de son plan pluriannuel d’investissement.
Le coût de traitement des déchets est supérieur de 30 % au coût moyen national, pour une performance très inférieure à celle attendue. Une gestion plus rigoureuse de la facturation des apports de déchets des entreprises permettrait d’augmenter les recettes et de limiter ce coût.
Une gestion à courte vue
Elle reposera sur une mise à niveau des équipements de pesée, la sécurisation des outils et des données transmises quotidiennement à la direction des finances de l’établissement.
La gestion à courte vue du personnel nuit à la bonne gestion du syndicat. Le sous-effectif en cadres compétents entrave le bon fonctionnement des services.
La chambre a, par ailleurs, relevé que huit agents ayant des liens familiaux avec les élus avaient été recrutés sans déclaration de vacance de poste et sans appel à candidature.
La stratégie de gestion de la collectivité a consisté à confier à un petit nombre de sociétés une très grande partie des prestations. Le syndicat les a contrôlées, mais les très nombreuses défaillances des prestataires n’ont pas donné lieu à sanctions.
La chambre constate que les surcoûts générés par cette externalisation des prestations ont eu pour conséquence l’augmentation des contributions des EPCI au SMTVD, et donc, au bout du compte, de la charge pour les contribuables martiniquais.
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