En 1985, Georges Brival a créé le Tour des yoles rondes en Martinique. Il est décédé mardi 2 janvier 2024, à 92 ans. La réaction de Serge Letchimy.
Les yoles rondes sont indissociables de l’univers maritime de la Martinique. De tout temps, chaque commune de bord de mer a eu ses adeptes de ce bateau typique, construit par des chantiers artisanaux, véritable bête de course.
Georges Brival, entrepreneur, aimait la yole ronde et il a eu l’idée de transformer les courses entre communes en Tour de Martinique.
Il y a une dizaine d’années, il se confiait à nous : « Comme il y a le Tour de France, j’ai voulu fédérer les clubs pour les emmener à une compétition en plusieurs étapes, de commune en commune, pour créer le Tour de Martinique des yoles rondes. »
Il poursuivait : « Il y a une vraie passion, tout d’abord, des compétiteurs, qui se donnent à fond, mais aussi du public qui raffole de ces joutes navales. »
Au fil des années, mais rapidement, le Tour a pris de l’ampleur, gagnant en notoriété. Des dizaines de milliers de spectateurs se pressent sur la littoral chaque mois de juillet pour suivre les courses. Grâce à Georges Brival et d’autres, le yole ronde est entrée en 2019 au patrimoine de l’humanité, au registre des « bonnes pratiques de sauvegarde du patrimoine immatériel » de l’Unesco.
L’embarcation avait déjà été inscrite en 2017 à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel français tenu le ministère de la Culture.
Pourquoi yole ronde ? Sans gouvernail, sans lest et sans quille, ce bateau de pêche tient en équilibre grâce à des « bwa dressés ». Ces derniers ressemblent à des poutres qui sont tendues sur les côtés de la yole et sur lesquelles se penche l’équipage pour équilibrer la force de la voile.
Réaction
Serge Letchimy : « C’est avec émotion et tristesse que j’ai appris la nouvelle du décès de Georges Brival. »
« Un grand Martiniquais, un précurseur, un amoureux de la Martinique et de ses traditions, un homme de conviction s’en est allé.
Je tiens à saluer la mémoire de l’homme de volonté, de l’avant-gardiste attaché au monde de la mer et des marins-pêcheurs, de celui qui a toujours voulu favoriser l’essor de la Martinique aussi bien par le biais du tourisme que par la promotion des activités liées à la mer.
En mon nom propre et au nom de la Collectivité Territoriale de Martinique, j’adresse mes sincères condoléances à sa famille, ses proches, ses amis et à la grande famille de la mer.
Je garderai de lui, le souvenir d’un homme passionné, plein de courtoisie et d’un bâtisseur qui avait compris la nécessité de vivre pleinement dans notre environnement maritime. »
