La médiation gouvernementale auprès des syndicats de santé de
Martinique, emmenée par Danielle Toupillier, accompagnée du docteur
Emmanuel Gordien, virologue à l’Hôpital Avicenne, et de Léandre
Beauroy, directeur du travail à la Préfecture de Martinique, à propos
du pass sanitaire et de l’obligation vaccinale du personnel soignant a
été bouclée vendredi 12 novembre, comme prévu. Les conclusions seront rapportées aux ministres de la Santé, Olivier vérin, et de l’Outre-mer, Sébastien Lecornu.
Après 10 jours, deux rencontres seulement ont pu être menées, une, samedi 6 novembre, avec les avocats des syndicats de santé, l’autre, lundi 8 novembre, avec une partie seulement des syndicats.
La demande concernant l’élargissement des négociations aux autres établissements de santé de l’île n’a pas reçu de réponse favorable de la part de la médiation gouvernementale, ce qui a coupé court à toute poursuite des entrevues.
Des propositions concrètes
Samedi 13 novembre, un point presse était organisé par Danielle
Toupillier et ses partenaires. Les médiateurs en ont profité pour présenter leur bilan, adressé aux ministres de la santé, Olivier Véran, et des Outre-mer, Sébastien Lecornu.
Ainsi, les membres de la mission de médiation gouvernementale, constatant que les débats n’ont pas pu être menés de manière suivie, préconisent la poursuite de la médiation dans les prochaines semaines.
Ils annoncent également un certain nombre de mesures, élargies, cette fois, à l’ensemble du personnel de santé de l’île, sans déroger au respect des règles sanitaires :
. repousser l’obligation vaccinale avec un étalement de la mise en place au 6 décembre pour la première dose et fin décembre pour la deuxième
. prolonger la gratuité des tests antigéniques et PCR jusqu’au 31 décembre 2021
. un accompagnement social des personnels qui ne veulent pas se faire
vacciner
. un assouplissement des mesures contre les non-vaccinés jusqu’au 31
décembre 2021
. des mesures de reclassement pour les professionnels de santé
. un accompagnement et un soutien psychologique et social pour les
personnels soignants
. l’aménagement de « faveurs », même salariales, pour les médecins afin de diminuer les rotations
. préparer la 5e vague en encourageant la vaccination et la poursuite
de l’application des gestes barrières.
Des propositions qui seront prochainement revues et corrigées, si nécessaire, par les ministres concernés.
Les personnels hospitaliers
éprouvés et divisés
De l’avis de Danielle Toupillier, la Martinique est un territoire très touché par la crise sanitaire. « On a senti une population inquiète et fracturée. Les usagers sont angoissés de peur de ne pas être soignés et de devoir renoncer aux soins. Les personnels hospitaliers sont éprouvés et divisés », a-t-elle clairement déclaré.
Les médiateurs ont également tenu à rappeler que le droit de retrait n’était pas la solution et qu’à terme les agents non vaccinés seraient passibles des sanctions prévues. « Il est donc très important que les agents régularisent leur situation pour éviter des sanctions ou que ce soit considéré comme un abandon de poste », diaient-ils.
Enfin, les médiateurs ont également proposés que « les personnels qui ne veulent pas se faire vacciner soient accompagnés par la mise en place d’un dispositif de reconversion professionnelle si besoin. »
De son côté, l’intersyndicale de la santé publiait un communiqué de presse daté du 13 novembre, dans lequel, déclarant avoir pris acte du courrier du président de la Collectivité territoriale de Martinique (CTM), réaffirme, sans conditions, la participation de « l’ensemble de sa représentation secteurs public, privé et libéral. »
Une réunion est prévue ce dimanche 14 novembre, à partir de 10 heures, à la Maison des Syndicats, à Fort-de-France. Par ailleurs, la mobilisation se poursuivra dès lundi 15 novembre sur le terrain.
Rodolf Etienne