Les lycéens de Baimbridge ont été les premiers à découvrir, de l’intérieur, les caractéristiques du Laplace, bateau de la Marine nationale, à Pointe-à-Pitre jusqu’à samedi.

Avant de faire route vers Fort-de-France, le bateau hydrographique de 2e classe (BH2C) Laplace fait escale à Pointe-à-Pitre. Ce bâtiment de la Marine nationale est spécialisé dans les relevés de fonds marins permettant au Service hydrographique et océanographique de la Marine de disposer d’une cartographie précise des fonds marins et des éventuels obstacles.
Les données, collectées grâce aux différents équipements dont dispose le bateau (sonar, magnétomètre, bathycélérimètre…), ainsi que deux vedettes hydrographiques embarquées, pour les fonds trop faibles, fournissent des informations sur le relief et la nature des fonds marins. Les différents relevés permettent de créer une carte marine précise pour augmenter la sécurité de la navigation dans un secteur. Des renseignements également précieux pour les forces sous-marines.
Renforcer le lien avec les élèves
Au cours de ses missions scientifiques pour mettre à jour les cartes marines, le bâtiment hydrographique peut être amené à intervenir pour sauver des vies humaines ou dans la lutte contre le narcotrafic, la pêche illégale…
« Notre mission a débuté en Guyane, puis nous avons effectué une première période de travaux en Martinique, indique le capitaine de corvette Matthieu Liot de Nortbecourt, commandant du Laplace. L’escale en Guadeloupe est l’occasion de montrer nos métiers, nos spécificités, ce qu’est un bâtiment de la Marine nationale, malgré notre éloignement de Brest, notre port-base. »

Dès le 24 mars, jour d’accostage du bâtiment de la Marine nationale à Pointe-à-Pitre, une vingtaine d’élèves de Terminale qui suivent l’option Défense et sécurité au lycée Baimbridge (Les Abymes) ont été accueillis à bord, par le commandant du Laplace, pour une visite.
« L’option Défense et sécurité, proposé à partir de la classe de Première permet de renforcer le lien entre les armées et les élèves, explique Lucile Mirzica, prof d’histoire-géographie au lycée Baimbridge et référent Défense de l’établissement. Le but n’est pas de prérecruter pour les Armées, mais plutôt de dispenser une culture de la défense et de la sécurité. Nous travaillons sur 4 grandes thématiques : Défense du territoire et des populations, Défense et sécurité économique, Défense du patrimoine, Défense et environnement. »
Un équipage de 55 marins
Long de 59 m pour 10.9 m de large, le bâtiment hydrographique Laplace est basé à Brest depuis 1999, après 10 ans passés à Nouméa. Pour cette mission aux Antilles-Guyane, 55 marins composent l’équipage. Parti de Brest, le 5 févier, le bateau a été posté en Guyane, après une escale au Cap-Vert et au Brésil. La précédente mission d’un bâtiment hydrographique de la Marine nationale aux Antilles-Guyane date de 2018.





Ingénieure des études techniques de l’armement, Juliette Garric participe aux missions scientifiques du Laplace.

« En Guadeloupe, on va vérifier que le marégraphe est bien positionné et que les mesures sont de bonnes qualités, indique Juliette Garric. En Martinique, on va vérifier le marégraphe et contrôler la bathymétrie, les mesures des profondeurs marines dans la baie de Fort-de-France, ainsi que quelques zones de plage pour les Forces armées. Dans l’Hexagone, on étudie aussi la solidité du fond marin, s’il est assez plat pour accueillir des structures, comme un parc éolien, on analyse les fonds pour savoir s’ils sont constitués de cailloux, de sable, de vase… ».
En Guadeloupe jusqu’au 29 mars, le bâtiment hydrographique mettra ensuite le cap vers la Martinique pour poursuivre les relevés, principalement dans la baie de Fort-de-France et quelques plages au Diamant et aux Anses d’Arlet. Puis, l’équipage ralliera son port, à Brest, en passant par les Açores.
Cécilia Larney