Comment mieux prendre soin de notre environnement et de l’écosystème pour une meilleure santé ? C’est l’un des objectifs auxquels devraient permettre d’aboutir les recherches menées par un groupe d’experts caribéens dans le cadre du projet Malin.
Malin, pour Maladies infectieuses en milieu insulaire, désigne le projet collaboratif porté par dix instituts de recherche et de surveillance pour améliorer le contrôle des maladies infectieuses humaines, animales et végétales à l’échelle de la Caraïbe. Quand on sait que 60 % des maladies humaines sont d’origine animale, il apparaît d’autant plus urgent que les spécialistes de la santé humaine, animale et environnementale travaillent en symbiose.
En Guadeloupe, cette collaboration interdisciplinaire évolue au sein du réseau Une santé. Infectiologues, nématologistes, entomologistes, épidémiologistes et autres spécialistes, acteurs de la santé ont spécifiquement mené des recherches pour réduire la vulnérabilité de la Guadeloupe face aux risques sanitaires. Et, à terme, améliorer durablement la santé des populations.
Des équipements de pointe
Le premier volet de ce travail collaboratif portant sur les maladies infectieuses a débuté dès 2015 et s’est achevé en mars. Financé, en partie, par l’Union européenne et la Région Guadeloupe, cette première phase a notamment permis de disposer d’outils de diagnostic plus performants. « Aujourd’hui, nous avons des équipements de pointe pour faire du diagnostic haut débit, indique Jennifer Pradel, du Cirad, coordinatrice de l’action Une santé du projet Malin. Grâce à ces outils, nous pouvons traiter un grand nombre d’échantillons simultanément, avec des délais plus courts pour obtenir les résultats. Ces équipements augmentent aussi les capacités de dépistage massif : on en a vu l’utilité avec le Covid. Dans d’autres crises sanitaires, ces plateformes de séquençage haut débit, qui sont au Cirad, sont mutualisées et partageables avec d’autres instituts pour traiter des échantillons. » Une avancée notable au service de la santé des Guadeloupéens.
La passerelle désormais créée entre les disciplines grâce au réseau Une santé dans le cadre du projet Malin va se poursuivre avec une nouvelle phase de travaux de recherches qui débutera dans les prochains mois. Les partenaires ont déjà défini les lignes du prochain projet qui s’étendra aux maladies non infectieuses.
Cécilia Larney
L’animalerie de l’INRAE mobilisée pour les recherches
Parmi les spécialistes mobilisés par le réseau Une santé pour le projet Malin, les chercheurs de l’INRAE se sont particulièrement penchés sur l’utilisation des médicaments en production animale.
« Nous travaillons sur une sélection d’animaux qui pourraient être plus résistants aux parasites ou aux virus qu’on peut retrouver dans notre écosystème en Guadeloupe, explique Jean-Christophe Bambou, nématologiste à l’INRAE. Il s’agit de savoir comment réduire l’utilisation des médicaments en production animale, parce que ces médicaments se retrouvent sous forme de résidus dans les produits animaux : la viande, le lait, les œufs… ou dans les sols. »