Malavoi : 51 ans et un nouvel album

Le mythique groupe martiniquais Malavoi fête ses 51 ans d’existence et présente pour l’occasion son dernier album intitulé, Masibol.

Un parfum d’authenticité pour agrémenter les soirées confinées…

Masibol, c’est dix titres aux sonorités intenses qui rajoutent autant de crédit à un palmarès musical déjà bien rempli. Dédié aux femmes fortes, le nouvel album est attendu depuis plus de dix ans par les aficionados. Cet album comporte un titre, Loup Garou, du pianiste, leader et pionnier du groupe, Paulo Rosine, décédé en janvier 1993. Ensuite, quatre œuvres signées Nicol Bernard, percussionniste, viennent compléter l’ensemble : Vent, Bwavé et deux titres coécrits avec l’écrivain, peintre, sculpteur, musicien Roland Brival, Yonn a lot et l’emblématique Masibol. Jacky Bernard, quant à lui, propose deux titres. L’un dédié à Guy Vadeleux, L’enfant roi, et un autre à Loulou Boislaville, Hermancia, considérés tous deux comme des piliers de la musique traditionnelle de la Martinique.

Une collaboration multiple

Jacky Bernard, pianiste, signe encore Kadolescent, tandis que José Privat, pianiste, aligne Rêverie bò kay, sur un arrangement du pianiste Grégory Privat, son fils. Johan Jean-Alexis, violoniste, propose Pli bonè. De quoi redonner à cette fin d’année un parfum d’authenticité créole et agrémenter les soirées confinées. Sur cet album, on retrouve Ralph Thamar au chant, José Privat au piano, Nicol Bernard au vibraphone et aux percussions, Jean-Marc Albicy à la basse, Denis Dantin à la batterie, au tambour et aux timbales, Valérie Beaupied au violon alto, Johan Jean-Alexis, Nona Lawrence aux violons, Capucine Laudarin au violoncelle, Marilyn Malmin, Cindy Marthély et David Placide aux chœurs. Un album produit par Aztec Musique.

Rodof Etienne

Malavoi, l’un des piliers de la musique traditionnelle des Antilles.

L’histoire d’une passion

Malavoi est né en 1967 de la passion conjuguée des trois violonistes Mano Césaire, Christian de Négri et Jean-Paul Soïme. Ils vont très tôt insuffler un nouveau courant à la musique martiniquaise, puis antillaise plus généralement. Le nom du groupe, lui, vient d’une variété de canne à sucre, ancrage supplémentaire dans le patrimoine culturel et historique de la Martinique et de la région Caraïbe. C’est également le nom d’une rue de l’île de Gorée, au large du Sénégal, en Afrique, d’où partaient les esclaves en direction des Antilles.

Biguine, mazurka, quadrille composent l’élément essentiel de leurs compositions et de leurs recherches musicales. Une musique agrémentée de salsa, latin jazz et musique cubaine. Le guadeloupéen Alain Jean-Marie est le premier pianiste du groupe qui conquiert rapidement les mélomanes de la Martinique, puis de l’Hexagone. Viennent ensuite, Jean-José Lagier (violoncelle) et Paulo Rosine (piano) pour renforcer l’ensemble.

1969, premier album enregistré en Guadeloupe

Malavoi enregistre son premier disque, Aux ondes Célini, en Guadeloupe, en 1969. A partir des années 80, le format du groupe se compose de trois ou quatre violons, un violoncelle, un chanteur et deux choristes et une section rythmique claviers-basse-batterie-percussions. Malavoi a toujours multiplié les collaborations avec d’autres artistes tels que Dédé Saint-Prix, Kali, Tanya Saint-Val, Edith Lefel, Beethova Obas, Pipo Gertrude, Raphaël Rimbaud, Alan Cavé ou encore la journaliste-chanteuse, Marie-José Alie, qui a laissé une empreinte durable dans la discographie du groupe, avec par exemple son titre, Karésé mwen.

Malavoi est avec Kassav’, l’un des groupes les plus emblématiques de la Martinique et de la Caraïbe, de 1970 à 1990. Parmi les albums les plus connus du groupe : La filo (1982), Karésé mwen (1983), La Case à Lucie (1986), Marronnage (1998), Pep la (2009). Le groupe a signé la bande originale du film Rue Cases-Nègres, d’Euzhan Palcy et reçu le Grand Prix Sacem de la musique traditionnelle en 2000.

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