Dans la catégorie excellence, la Marie-Galantaise Lovely Otvas, agrégée de Lettres classiques, et désormais Docteure en Etudes grecques, coche toutes les cases.
Passionnée par le néoplatonisme, Lovely Otvas a trouvé la voie de son accomplissement. Ancienne élève de la Prépa Lettres de Gerville-Réache (Basse-Terre) où elle enseigne, Lovely Otvas a été la première étudiante la Prépa Lettres de Guadeloupe à intégrer la très sélective Ecole normale supérieure, dont elle a été diplômée en 2016. Une réussite (après son bac obtenu avec la mention Très bien), qui ne fera que renforcer sa motivation.
Agrégée de Lettres classiques, Lovely Otvas a fait le choix de revenir en Guadeloupe, en 2019, pour former à son tour les étudiants de la Prépa Lettres de Gerville-Réache en langues anciennes, après avoir aussi dispensé des cours à l’Ecole pratique des hautes études (Paris).
« Un travail mené avec soin, constance et courage. »
Un retour au pays qui ne sonne pas le glas de sa thèse de doctorat débutée dans l’Hexagone. Femme de parole, déterminée à aller au bout de son objectif malgré les contraintes, Lovely Otvas a brillamment soutenu sa thèse de doctorat intitulé Temps et cosmogonie chez Proclus*, le 16 décembre, à l’Ecole pratique des hautes études. La qualité de son travail a fait l’unanimité du jury présidé par Paul Demon, professeur émérite à la Sorbonne.
« Je vous renouvelle toutes mes félicitations pour avoir mené cet important travail jusqu’à son terme avec beaucoup de soin, de constance et de courage », a témoigné Alain Lernould, l’un des membres du jury, chargé de recherche au CNRS (Université de Lille).
Guidée par l’excellence, Lovely Otvas ne craint pas de se fixer des objectifs qui sortent de l’ordinaire pour les atteindre brillamment. « Je n’aime pas la facilité », reconnaît-elle.
« Quand je m’engage, je ne laisse pas tomber ! »
À propos de sa thèse qu’elle a menée de front avec sa vie de famille et les cours qu’elle dispense, Lovely Otvas explique : « Cette thèse a duré plusieurs années, mais je devais aller jusqu’au bout. J’apprends la persévérance à mes enfants : il faut que je leur montre l’exemple ! Quand je m’engage, je ne laisse pas tomber. Et, lorsque j’ai quitté Paris pour la Guadeloupe, j’avais aussi assuré mon directeur de thèse que je mènerai mes travaux à leur terme. »
Une mission accomplie avec d’autant plus de satisfaction que Lovely est passionnée par le néoplatonisme. L’histoire d’une rencontre qui l’a particulièrement touchée. « En Master, puis en Master 2, j’ai travaillé sur les textes d’un néo-platonicien, Jamblique. J’étais passionnée ! Puis, j’ai continué dans cette voie avec Proclus*. Mon sujet de thèse me plait vraiment parce qu’il fait écho à un questionnement que tout être humain se pose à un moment ou à un autre : comment le monde est-il né ? La réponse des néoplatoniciens est intéressante et mérite d’être partagée. Je suis Guadeloupéenne, mais aussi un être humain et la doctrine philosophique des néoplatoniciens me parle. »
En décrochant sa thèse de doctorat à l’unanimité du jury (la cerise sur le gâteau), Lovely Otvas s’est offert un beau cadeau, et à ses enfants et étudiants, une leçon de persévérance. Son parcours remarquable a été mis en lumière le collège Saint-John Perse (Grand-Camp/Les Abymes), en 2022. En tant qu’ancienne élève de l’établissement, elle fait figure d’exemple sur la Wall of Fame, pour inspirer la nouvelle génération. Une réussite qui force le respect.
Cécilia Larney
*Proclus (412-485), philosophe de l’école néoplatonicienne d’Athènes
