Loïc Bourdin : « L’éducation est un droit, même en détention »

Proviseur en milieu pénitentiaire pour les Outre-mer, Loïc Bourdin a participé, en Guadeloupe, au séminaire Accompagner le développement des compétences de base pendant tout le parcours de peine, avant de poursuivre sa mission en Martinique et en Guyane.

Au sein de la mission des services pénitentiaires de l’Outre-mer, Loïc Bourdin, rattaché à l’Education nationale, est en charge des enseignants qui exercent dans les établissements pénitentiaires d’Outre-mer.

Réunissant des représentants de l’Education nationale, de la Justice, des acteurs de l’insertion (organismes de formation, structures d’accompagnement et de l’accès aux droits, de l’inclusion numérique…), du milieu associatif…, le séminaire Accompagner le développement des compétences de base pendant tout le parcours de peine, organisé le 2 décembre, à Saint-Claude.

Poursuivre les parcours entamés au-delà de la détention

Représentants de l’Education nationale, de la Justice, acteurs de l’insertion… ont pris part au séminaire.

« En sachant qu’il existe déjà un processus de prise en charge des détenus qui veulent suivre un apprentissage ou être accompagnés pour passer des diplômes, il s’agit de voir comment améliorer l’existant pour qu’à la fin de la détention, les parcours entamés se poursuivent », explique Loïc Bourdin.

Le droit à l’éducation étant aussi valable en détention, plusieurs publics prioritaires bénéficient de l’accompagnement d’enseignants. Toute personne qui souhaite suivre une formation doit pouvoir être mise en contact avec des enseignants. « Les mineurs composent notre premier public : nous avons une mission particulière de formation et de scolarité auprès d’eux, jusqu’à l’âge de 18 ans, rappelle Loïc Bourdin. Pour les autres, c’est sur la base du volontariat. »

Illettrés, allophones, analphabètes

Les jeunes majeurs (18-25 ans) constituent un public cible pour la réinsertion. « Il est plus facile de se réinsérer quand on a acquis un diplôme ou développer ses compétences. Mais, cette tranche d’âge a la possibilité d’accepter ou de refuser. C’est à nous d’être convaincants pour qu’ils trouvent un intérêt à se former. »

Enfin, le troisième public prioritaire regroupe les illettrés, les allophones (les détenus dont le français n’est pas la langue maternelle) et les analphabètes.

Cécilia Larney

Un parcours à définir ensemble

Véritable obstacle sur le chemin – pas toujours simple – vers la réinsertion, l’illettrisme a été longuement évoqué au cours du séminaire.

« Les peines privatives de liberté peuvent aller de 3 mois à plusieurs années, rappelle Loïc Bourdin. On ne peut pas résorber des problématiques d’illettrisme en quelques mois : il faut un peu plus de temps, de l’accompagnement… Il faut que tout puisse s’organiser en amont, à l’intérieur, pendant le temps de détention, puis à la sortie. Il y a une articulation à mettre en place en sachant qu’un détenu incarcéré travaille parfois ou suit une formation professionnelle. »

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