Réunis au lycée Les Droits de l’Homme (Petit-Bourg), les élèves de plusieurs établissements de Guadeloupe ont désigné le lauréat du Prix Carbet des lycéens, édition 2024.
Porté par l’association Arts lycéens, le Prix Carbet des lycéens permet à un jury exclusivement composé d’élèves de différents établissements de Guadeloupe – et d’ailleurs, selon les éditions – de lire une sélection d’oeuvres, puis d’échanger sur leurs préférées, avant de statuer sur celle qui remportera le Prix Carbet. Un exercice encadré par des membres de l’équipe pédagogique engagés et résolus à permettre aux élèves d’ouvrir leur horizon, de s’enrichir à travers la lecture.
Une saine ambition qui a permis, au fil des 22 précédentes éditions, de mettre en lumière des œuvres de qualité d’auteurs de la Caraïbe et d’ailleurs : Dany Laferrière (Le Cri des oiseaux fous), Jamaïca Kincaid (Mon frère), Roland Brival (En eaux troubles), Eduardo Manet (La Conquistadora), Zoé Valdès (L’Eternité de l’instant), Gisèle Pineau (Folie, aller simple), Yanick Lahens (Guillaume et Nathalie), Gary Victor (L’Escalier de mes désillusions), Kei Miller (By The Rivers of Babylon), Emmelie Prophète (Les Villages de Dieu), Cherie Jones (Et d’un seul bras, la sœur balaie sa maison).
« Le personnage principal est porteur d’un handicap, ce qui est rare. »
Loïs Dubois, présidente du Grand jury du Prix Carbet des lycéens.
Après plusieurs mois de lecture et de concertation, le grand jury du Prix Carbet des lycéens s’est réuni ce lundi 13 mai, au lycée Les Droits de l’Homme (Petit-Bourg) pour la désignation du 23e lauréat. Dix-sept élèves venus des lycées Hyacinthe-Bastaraud (Marie-Galante), Sonny-Rupaire (Sainte-Rose), Faustin-Fleret (Morne-à-L’Eau), Charles-Coëffin (Baie-Mahault), de l’hôtellerie et du tourisme (Le Gosier) ont porté leur choix sur Darwyne, roman de Colin Niel.
« Le livre de Colin Niel nous a plus touchés que les autres, explique Loïs Dubois, présidente du Grand jury du Prix Carbet des lycéens 2024, élève en classe de 1e au lycée Les Droits de l’Homme. Les différents thèmes abordés dans le roman ont retenu notre attention. Le personnage principal est porteur d’un handicap, ce qui est rare. C’est une façon de nous sensibiliser à ce que vivent ceux qui nous entourent. Quand mes camarades parlaient du livre lors de la délibération, on ressentait bien que Darwyne remporterait les suffrages. »
Le lauréat sera reçu en septembre
Cinq ouvrages étaient sélectionnés cette année :
- Mon cœur bat vite, de Nadia Chonville (Martinique)
- Kepone, de Philippe Godoc (Guadeloupe)
- Darwyne, de Colin Niel (Guyane)
- La Sirène, de Black Conch, de Monique Roffey (Trinidad-et-Tobago)
- Les Jumelles de la rue Nicolas, d’Evelyne Trouillot (Haïti)
Ingénieur agronome, ingénieur du génie rural et des eaux et forêts, auteur de romans noirs, Colin Niel, a été, entre autres, chef de mission pour la création du parc amazonien de Guyane, directeur adjoint du Parc national de Guadeloupe. Il sera l’invité de l’association Arts lycéens, le 26 septembre, pour la remise de son Prix Carbet. Son roman, Darwyne, a par ailleurs reçu le Grand prix de littérature policière 2023. Ses précédentes œuvres ont régulièrement été primées : Entre fauves, prix Librairies en Seine (2021), Seules les bêtes, Prix Landerneau Polar (2017), Obia, prix Quais du Polar et prix Michel Lebrun (2016).
Cécilia Larney
Darwyne, de quoi ça parle ?
Darwyne Massily, un garçon de 10 ans, légèrement handicapé, vit à Bois Sec, un bidonville gagné sur la jungle infinie. Sa mère Yolanda, une femme qui ne ressemble à nulle autre, bien plus belle, bien plus forte, bien plus courageuse, est le centre de sa vie. Mais, c’est compter sans les beaux-pères qui viennent régulièrement s’installer dans le petit carbet en lisière de forêt. Justement un nouvel homme entre dans la vie de sa mère : Jhonson, un vrai géant. Au même moment, surgit Mathurine, une employée de la protection de l’enfance.
