Jeudi 5 décembre 2024, les académiciens français ont procédé à la remise du prix Guizot à Frédéric Régent pour Libres de couleur, les affranchis et leurs descendants en terres d’esclavage, publié aux éditions Tallandier.
Sous l’égide de l’Académie française, le prix Guizot récompense un livre d’histoire générale. Cette année, il a été attribué à Libres de couleur, enquête inédite de Frédéric Régent, historien, maître de conférences à l’Université Paris 1-Panthéon Sorbonne, président de l’Apece, Association pour l’étude de la colonisation européenne (1750-1850).
De quoi s’agit-il ? D’une longue enquête.
Les sociétés esclavagistes qui se développent à la faveur de la colonisation de l’Époque moderne sont perçues en noir et blanc, les maîtres blancs exploitant les esclaves noirs. Or, la réalité se révèle plus nuancée. Un nombre croissant d’esclaves est affranchi. Leurs descendants sont libres d’entreprendre, de commercer, libres également de posséder des esclaves, ce qui est peu connu.
Frédéric Régent, historien de renom, spécialiste du fait colonial et de l’esclavage, a mené une patiente recherche pour savoir ce que sont devenus ces esclaves affranchis dans une société en évolution. Victimes du préjugé de couleur, ils constituent malgré tout une population à part.
Le constat qu’en fait Alexis de Tocqueville, au début du XIXe siècle, est implacable : « Vous pouvez rendre un Nègre libre, mais vous ne sauriez faire qu’il ne soit pas vis-à-vis de l’Européen dans la position d’un étranger. »
Autres ouvrages de Frédéric Régent
Les maîtres de la Guadeloupe, Propriétaires d’esclaves, (1635-1848), Paris, Tallandier, 2019, 430 p., Texto, 2021.
Esclavage, métissage, liberté. La Révolution française en Guadeloupe (1789-1802), Paris, Grasset, 2004, 508 p.
La France et ses esclaves, de la colonisation aux abolitions, 1620-1848, Paris, Grasset, 2007, 360 p. édition poche, Paris, Hachette-Littératures, 2009, rééd Paris, Fayard-Pluriel, 2012, 357 p.