Dans un contexte sanitaire particulier, la Journée mondiale du sommeil, habituellement fixée le 19 mars, se tient les 23, 24 et 28 avril en Guadeloupe. Cette année, l’accent est mis sur les troubles du sommeil chez les enfants et les adolescents.
La première journée de cet événement organisé par la Fédération des Œuvres Laïques de Guadeloupe, la Société Antilles-Guyane du Sommeil, le Comité Régional Olympique et Sportif de Guadeloupe, le Centre Spécialisé de l’Obésité de Guadeloupe et la Ligue de l’Enseignement de Guadeloupe s’est déroulée ce vendredi 23 avril au campus de Fouillole. L’occasion de rappeler ce qu’est le sommeil et quelle place il occupe dans nos vies. Il s’agit d’un état physiologique périodique réversible, caractérisé par une diminution de l’état de conscience. Un être humain dort pendant un tiers de sa vie. « Le trouble du sommeil est classé second parmi les fléaux de la santé et il est très mal connu du grand public. On a voulu qu’un large public soit informé et sensibilisé sur les troubles du sommeil pour que nous puissions mieux nous porter. Dès le départ, on doit s’organiser pour diagnostiquer les troubles du sommeil qui sont la source de certains nombres de maux », indique Alcide Donnat, président de la Ligue de l’Enseignement de Guadeloupe.
Les troubles du sommeil chez les plus jeunes
Parce qu’il est important de s’intéresser le plus rapidement possible aux troubles du sommeil, le cas de l’enfant et de l’adolescent s’est imposé comme une évidence cette année.
A travers plusieurs conférences où sont intervenus différents professionnels de santé, il a été rappelé que le sommeil tient une part importante dans le développement des plus jeunes. Déterminant pour la croissance, la maturation cérébrale, le développement et la prévention des capacités cognitives le sommeil est nécessaire à l’ajustement de nombreuses sécrétions hormonales. Il permet également de reconstituer son stock énergétique, de stimuler ses défenses immunitaires et de re réguler l’humeur et le stress.
Le docteur Bassey, médecin spécialiste du sommeil et président de la Société Antilles-Guyane du Sommeil, a tenu à nous rappeler comment identifier le trouble du sommeil chez l’enfant.
« Beaucoup de pathologies se fabriquent la nuit », a indiqué le Dr Bassey en introduction de cette journée. Une façon d’interpeller sur l’importance de la qualité du sommeil comme rempart à certaines maladies.
Les conférences, échanges et ateliers de la journée mondiale du sommeil de Guadeloupe se poursuivront au lycée Charles-Coeffin (Baie-Mahault), ce samedi 24 avril, puis au Rectorat de Guadeloupe, mercredi 28 avril.
Elodie Soupama
L’obésité, cause et conséquence du manque de sommeil
L’altération du sommeil chez les plus jeunes augmente par deux le facteur de risque d’obésité à l’âge de 15 ans. « Les troubles du sommeil sont responsables de l’obésité : c’est une notion qui n’est pas connue du public et de peu de professionnels. Il est important de dépister ces troubles pour faire de la prévention de l’obésité chez les enfants », indique Dr Marie-Laure Lalanne, présidente du conseil scientifique de la Société Antilles-Guyane du Sommeil.
Ces troubles peuvent engendrer une dysrégulation chez l’enfant jusqu’au développement d’un diabète de type 2. De plus, l’obésité chez l’enfant peut aussi engendrer des complications sur son sommeil. Apnée du sommeil, baisse des capacités respiratoires en raison de la présence de gras dans le cou, au niveau du pharynx…et donc troubles du sommeil.
Pour le docteur Marie-Laure Lalanne, il est donc important de déceler très tôt ces troubles du sommeil chez l’enfant : « C’est être déjà dans la prévention de l’obésité, de l’hypertension artérielle, des troubles métaboliques qui engendrent le diabète de type 2 et protéger l’enfant ».