De la Martinique à Paris, le documentaire Sortir de l’ombre s’attache à retracer la quête de liberté poursuivie, depuis leur plus jeune âge, par Noam, Brice, Léon, Angel et Alan.
S’il y a des progrès, la route est encore longue, aux Antilles-Guyane, pour faire valoir les droits des personnes LGBTQIA+ et faire évoluer les mentalités.
Ils sont Martiniquais, leur parcours et leurs histoires sont uniques, pourtant chacun d’eux a depuis toujours été défini par le fait qu’il aime « différemment ». Pour survivre, ils ont dû pendant longtemps rester invisibles et silencieux, constamment rattrapés par la gravité du regard social qui pèse sur eux.
Ils témoignent du chemin parcouru
À travers le récit de leurs combats, de leurs passions, de leurs souffrances et de leurs amitiés, ils témoignent aujourd’hui du chemin parcouru vers leur liberté recouvrée, vers l’affirmation de leur légitimité.
Aux Antilles-Guyane, l’homosexualité reste taboue dans des sociétés hétéronormées et conservatrices, et considérée comme une déviance sexuelle. Ceux qui s’en réclament deviennent des parias et sont mis au ban de la société. Face à cette situation, la plupart préfèrent s’exiler vers l’Hexagone, tandis que d’autres choisissent de se taire. Quelques-uns, toutefois, osent braver le qu’en-dira-t-on, les moqueries, les brimades et les insultes. Certains sont des militants engagés dans le milieu associatif, d’autres ont choisi de livrer, avec pudeur et parfois autodérision, leurs témoignages.
« L’insularité ne permet pas l’anonymat. »
Nadia Chonville, docteur en sociologie, souligne que l’homophobie en Martinique trouve son origine dans l’histoire de la colonisation et dans l’importance culturelle des stéréotypes de genre qui valorisent la virilité. Le poids de la famille et son corollaire, la préservation de l’honneur familial, sont d’autant plus prégnants que l’insularité ne permet pas l’anonymat en dehors des centres urbains. Enfin, le poids des convictions religieuses participe à légitimer certains discours homophobes.
Pour Noam, Brice, Léon, Angel et Alan, qui vivent en Martinique ou en sont originaires, leur orientation sexuelle n’est pas facile à vivre face à la discrimination et aux agressions. Le poids du social joue aussi un rôle important au sein de familles antillaise qui tolèrent peu l’expression des différences. Avec leurs mots, ils racontent leurs souffrances, les rejets dont ils ont pu être victimes, les tourments et les questionnements qui les ont habités à l’heure de l’affirmation de leur choix.
Lundi 15 mai, à 00.05, sur France 3