L’Etat « renationalise » le RSA : et chez nous, alors ?

Hier, dans nos colonnes, Josette Borel-Lincertin, présidente du Conseil départemental, alertait l’opinion sur la montée impressionnante du nombre de personnes qui sont éligibles au Revenu de solidarité active (RSA).

La population de Terre-de-Bas chaque mois, disait-elle pour frapper les esprits. Avec une conséquence financière non négligeable : 78 millions d’euros en 2019, 90 millions en 2020 à verser aux attributaires. L’Etat soutenant du bout des doigts cette aide financière aux plus défavorisés.

Et cette situation ne risque pas de s’atténuer puisque la crise sanitaire liée au Covid-19 a entraîné des licenciements nombreux depuis juillet.

Josette Borel-Lincertin en appelle à l’Etat pour que le gouvernement prenne ses responsabilités. En effet, l’Etat, quand cette aide a été votée et mise en place, devait en prendre une partie à son compte, pour ne pas impacter trop douloureusement les finances des départements de France.

Une « renationalisation du RSA » attendue

Mais, comme l’a souligné Josette Borel-Lincertin, l’Etat laisse l’essentiel de la charge aux Départements et singulièrement à ceux de Guadeloupe et Martinique, la Guyane et la Réunion ayant bénéficié d’une « expérimentation sur le RSA » qui fait que l’Etat intervient plus fortement qu’aux Antilles françaises.

Et ce lundi 9 novembre, Jean Castex, Premier ministre, a fait savoir que « l’Etat pourrait prendre en charge le RSA en Seine-Saint-Denis. »

Cette « renationalisation » pourrait s’appliquer à la Guadeloupe et à la Martinique si le combat que semble vouloir mener Josette Borel-Lincertin avait le soutien des autres élus, nationaux et locaux. Mais, sauront-ils profiter de l’occasion pour bouger et faire ce lobbying attendu ? André-Jean VIDAL

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