Les États-Unis, la France et la Russie ont appelé le Conseil de sécurité à agir pour que les personnes et entités responsables de la violence en Haïti soient sanctionnées.
L’ambassadeur des USA à l’ONU, Linda Thomas-Greenfield, a appelé le Conseil de sécurité à envisager des sanctions contre des personnes et des entités responsables ou complices d’actes qui menacent la paix et la sécurité en Haïti, lors d’une réunion du Conseil de sécurité sur Haïti, mercredi 3 juillet 2024.
« Alors que nous nous efforçons d’assurer un avenir meilleur et plus sûr à Haïti, nous devons également promouvoir la responsabilité des atrocités commises dans le passé. Ce Conseil, a dit l’ambassadeur Linda Thomas-Greenfield, doit envisager des sanctions à l’encontre des personnes et des entités responsables ou complices d’actes qui menacent la paix et la sécurité en Haïti. »
« Le comité des sanctions et le groupe d’experts 2653 sur Haïti ont un rôle essentiel à jouer dans cet effort », croit la diplomate américaine.
Linda Thomas-Greenfield a rappelé qu’Haïti est en crise. Elle l’est depuis un certain temps. « Et la situation, a souligné la diplomate, reste désastreuse. Près de cinq millions de personnes sont confrontées à une grave insécurité alimentaire. La nourriture, l’eau, les médicaments et d’autres produits de première nécessité font souvent défaut. Nous devons apporter une aide humanitaire à ceux qui en ont cruellement besoin. À la famille qui a à peine assez de nourriture pour survivre. À la personne âgée qui n’a plus de médicaments essentiels. Au jeune enfant qui a été chassé de sa maison et de sa salle de classe. Partout en Haïti, des gangs ont commis des atrocités impensables : meurtres, viols collectifs, enlèvements, recrutement forcé, exploitation et trafic d’enfants. Vous avez entendu le rapport du RSSG. Les attaques coordonnées des gangs ont poussé des dizaines de milliers d’habitants à quitter leurs maisons. Les Haïtiens ont besoin de notre aide. Ils ont besoin de paix et de sécurité », a plaidé Linda Thomas-Greenfield.
Les États-Unis ont sanctionné par le passé des chefs de gang connus et des personnalités politiques. Pour les USA, la corruption est l’un des moteurs de la violence en Haïti.
L’ambassadeur de la Russie au Conseil de sécurité a avancé qu’il y a un refus à utiliser les sanctions pour résoudre le problème des armes illégales en Haïti. Il s’est dit favorable aux sanctions contre de gens impliqués dans le trafic d’armes sur la base d’informations « fiables et vérifiables ». Le diplomate russe a rappelé que la grande majorité des armes viennent des USA.
Sur les sanctions, la Russie avait montré une certaine réticence pour que celles-ci ne soient utilisées pour nuire à des opposants ou adversaires politiques du régime en place à l’époque, celui du Premier ministre Ariel Henry.
La représentante de la France a elle aussi appelé le Conseil de sécurité à agir en faveur d’Haïti « en ajoutant à la liste de sanctions des individus qui soutiennent et financent les gangs. Cela permettra d’endiguer l’action de ceux qui déstabilisent le pays et participent à des trafics illicites. Nous devons continuer d’agir collectivement pour garantir la sécurité et l’État de droit dans le pays. »
Source : Le Nouvelliste