C’est peu de dire que les propriétaires de gîtes, fortement encouragés par les autorités locales au cours de ces deux dernières années, sont à la peine en ce moment. Les restrictions d’accès à la Guadeloupe depuis l’Europe ont porté le coup de grâce à une série d’interdictions ouvertes avec la déclaration de la pandémie mondiale à la Covid-19, en mars dernier.
« Les gîtes, c’est des dizaines de milliers de nuitées annuelles, c’est des milliers d’emplois directs et indirects. Là, le préfet avec son arrêté qui restreint l’accès à la Guadeloupe depuis la France, a tué le tourisme. Car, le tourisme ce n’est pas seulement les grands hôtels, c’est nous aussi. »
Remontés, ils le sont et autour de Jean-Yves Ramassamy, président de la Fédération du tourisme de proximité de Guadeloupe, sa vice-présidente Olivia Ramoutar et son secrétaire Bernard Dressayre, ils l’ont fait savoir.
Réunis au Gîtes d’Olive, à Richeplaine Sainte-Anne, une vingtaine d’adhérents de la Fédération, propriétaires de gîtes, a reçu la presse.
Jean-Yves Ramassamy a dit les difficultés des entreprises locales et les avancées (lentes) des discussions avec les autorités, Etat (les rendez-vous avec le préfet Alexandre Rochatte se multiplient), Région, Département. Les deux présidents des assemblées locales ont fait part de leur soutien à l’économie et plus particulièrement aux petites structures bien implantées par un marasme latent… mais bien réel.
Ce marasme, c’est celui de l’hôtellerie, puisqu’on a vu des hôtels fermer de mars à juin, puis tourner au ralenti en septembre, avec la plupart des salariés en chômage partiel. Le mois de décembre a été bon, avec des hôtels — et des gîtes — pleins, mais le soufflet est tombé.
« Qu’est-ce que c’est, a dit Bernard Dressayre, que 40 000 touristes en décembre dont on nous a rebattus les oreilles. C’est 5% du nombre de touristes qu’on attendait cette année ! Là, nos structures sont vides et elles ne sont pas prêtes de se remplir de nouveau. La saison est finie avant d’avoir commencé et nos prêts à rembourser sont toujours là. »
Mais, les aides ? « Oui, fait Olivia Ramoutar, et tous les propriétaires de gîtes qui se sont endettés avant la crise pour faire face à une demande accrue, suivent son raisonnement : nous avons des emprunts à rembourser, nous avons investi nos économies et pour la plupart d’entre nous, nous ne pouvons pas rattraper ce que nous avons perdu, même si, demain, les touristes débarquent de nouveau. »
Les aides, elles arrivent au compte-gouttes pour ceux qui ont fait un dossier (tous les présents à la réunion), mais en janvier, il semble qu’il y ait un ralentissement. Et puis, les sommes versées en compensation par l’Etat dans le cadre du plan de relance prennent en compte le chiffre d’affaires de l’année précédente. Et en mars… c’était confinement et la saison touristique s’est brutalement terminée. Donc, dans un mois, fini les compensations, à moins de discussions…
André-Jean VIDAL