« En dépit des services rendus aux usagers, du rôle de coordination et d’appui des acteurs de santé du territoire, de la qualité de gestion de l’établissement, nous observons une « mise à l’écart » progressive du GIP par l’ARS, qui semble privilégier un dialogue bilatéral et tendu envers la directrice du GIP. Cette situation devenue intolérable pour le directeur du CHU a conduit d’ailleurs ce dernier à démissionner de la présidence du conseil d’administration du GIP. »
C’est un extrait d’un courrier conjoint envoyé à Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, par Ary Chalus, président du Conseil régional, et Jean-Philippe Courtois, président du Conseil départemental faisant fonction.
Le torchon brûle
et l’odeur se répand
On sait que le torchon brûle entre le GIP RASPEG et l’ARS depuis près d’une année, avec des débordements médiatiques, des soutiens à la directrice, des dénégations de l’ARS…
Le tableau du désastre annoncé est fait par les signataires, dès le premier paragraphe : « Au cours d’une crise sanitaire qui continue d’endeuiller de nombreuses familles guadeloupéennes, le Conseil départemental et le Conseil régional s’associent aux efforts de l’Etat en déployant des moyens conséquents pour la vaccination et pour une communication renforcée en la matière. » Et de citer les actions mises en œuvre par les élus dans cette période critique.
En pleine crise sanitaire,
une crise d’égos
A côté de cela, il faut qu’ils reçoivent des représentants des personnels du GIP Réseaux et Actions de Santé publique en Guadeloupe (RASPEG). « Ces derniers, déplorent-ils, expriment depuis de longs mois leur inquiétude quand à la pérennité de la structure ainsi que ses missions de santé publique, par voie de conséquence la pérennité de leurs emplois. Ce risque de démantèlement du GIP soulève la désapprobation unanime (souligné) des élus guadeloupéens. »
En fait, on peut se poser la question de l’intérêt de cette querelle d’égos en pleine crise sanitaire aigüe.
Que demandent les présidents en final de compte à un ministre déjà bien débordé par une situation qu’il ne maîtrise pas toujours ?
Un air de violon : « Nous connaissons, Monsieur le ministre, cotre ambition pour la réussite des politiques publiques de santé ainsi que votre volonté de les faire porter par les acteurs mêmes des territoires. A fortiori dans ce contexte de crise sanitaire… »
Et un coup d’archet cinglant pour demander qu’on laisse le GIP RASPEG poursuivre ses missions de coordination des parcours de soins sans avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête. S’ils ne demandent pas de tête… c’est pas loin.
André-Jean VIDAL
Le courrier des présidents à Olivier Véran :
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