À l’hôpital de Médecins sans frontières à Tabarre, en Haïti, environ deux tiers des patients reçus dans les urgences sont des cas de plaie par balle ou à l’arme blanche. Ces chiffres publiés le 17 décembre 2020 par l’organisation humanitaire montrent le niveau de violence auquel est exposée la population.
Entre 2004 et 2020, deux années marquées par la recrudescence inégalée de l’insécurité, il n’y a pourtant pas photo, si l’on en croit l’un des psychologues de l’hôpital. Les victimes des gangs armés se sont accrues ces dernières années, déclare-t-il.
Les propos de Philippe, père de quatre enfants, rapportés dans un article de MSF, sont poignants. Au moment de rentrer chez lui vers 21 heures après être sorti du bureau, son chauffeur de taxi-moto et lui ont été attaqués par des bandits. Le chauffeur a été tué et lui, par chance, a été blessé à la jambe. Se rendant dans un hôpital public, il n’a pas pu être soigné faute de fournitures. Il s’est rendu à l’hôpital de Médecins sans frontières à Tabarre où il a été opéré.
Mais son cauchemar allait commencer quelques jours plus tard. « J’ai été opéré et quelques jours plus tard, le psychologue est venu dans ma chambre. Il m’a dit que ma jambe était en très mauvais état et qu’il faudrait très probablement l’amputer. J’étais en état de choc. Je suis le seul à subvenir aux besoins de ma famille et j’ai quatre enfants. Il m’a fallu beaucoup de courage pour l’accepter ».
Source : Le Nouvelliste