Les formations en alternance dispensées par les Maisons familiales et rurales permettent aux élèves de trouver un rythme plus approprié pour effectuer avec succès leur cycle de formation, de la 4e à la Licence.
La rentrée a été l’occasion pour Olivier Degenmann, directeur de la Daaf (Direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt) d’être aux côtés des équipes pédagogiques et des élèves de l’enseignement agricole, placé sous l’autorité académique de la Daaf. Après l’Agro-Campus (Baie-Mahault), les 30 août et 2 septembre, le « recteur vert » s’est rendu à la Maison familiale et rurale de Petit-Canal, le 5 septembre.
Les Maisons familiales et rurales (MFR) offrent trois filières de formation, souvent méconnues : agriculture, aménagement paysager et services à la personne. Dès la classe de 4e, les élèves peuvent intégrer la Maison familiale et rurale et poursuivre jusqu’au Baccalauréat, puis le Brevet de technicien supérieur (BTS) agricole, voire la Licence en agronomie.
Un accompagnement personnalisé
« La particularité de l’enseignement agricole, c’est un appui plus personnalisé, souligne Olivier Degenmann. Les Maisons familiales et rurales forment les agricultrices et agriculteurs de demain, en sachant qu’il y a un fort besoin pour le renouvellement des générations et réussir le plan de souveraineté alimentaire qui prévoit de développer la production locale pour la consommation sur le territoire. Les MFR dispensent aussi des formations pour les métiers de l’aménagement paysager et des services à la personne, que ce soit dans les crèches ou les Ehpad. »
Ceux qui ont tenté l’expérience des Maisons familiales et rurales ne l’ont pas regrettée ! L’alternance entre cours théoriques et stages est une source de motivation pour beaucoup. Après la rentrée, dès cette semaine, les élèves de 2e et 3e années débuteront leurs stages.
« Le territoire a besoin d’agriculteurs ! »
« Cette pédagogie est très appropriée aux jeunes qui ont envie d’une formation plus concrète : les stages en entreprises donnent plus de sens à ce qu’ils apprennent, indique Frédéric Regourd, chef du service Formation et Développement à la Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt (Daaf). Nous avons un rôle d’accompagnement des structures, nous leur donnons les moyens d’accomplir leur mission, et la Daaf effectue aussi des contrôles en tant qu’autorité pédagogique. La Guadeloupe est un territoire très riche qui a une capacité de production bien supérieure à ce qu’elle est pour l’instant. Le territoire a besoin d’agriculteurs ! »
Les directeurs des trois autres Maisons familiales et rurales de Guadeloupe (Lamentin, Baie-Mahault, Vieux-Habitants) étaient réunis dans le Nord Grande-Terre à l’occasion de la visite du « recteur vert ». D’une même voix, ils ont encouragé les parents dont les enfants sont en difficulté dans leur apprentissage, à s’orienter vers les Maisons familiales et rurales. À Petit-Canal, 110 élèves ont fait leur rentrée cette année ; un effectif qui peut encore être optimisé. De même qu’à Baie-Mahault, Lamentin et Vieux-Habitants.
Mère d’une ancienne élève de la MFR de Petit-Canal, titulaire du Bac et aujourd’hui inscrite en première année de BTS à la MFR de Baie-Mahault, Tania Talcone, se félicite de voir sa fille s’épanouir dans ses études. « Dès qu’elle est arrivée à la MFR après un passage en Segpa*, ma fille s’est sentie plus à l’aise pour apprendre, commente la mère de famille. Ma fille, qui voulait arrêter l’école, a obtenu le Bac et poursuit en BTS ! » La jeune étudiante souhaite se consacrer aux personnes âgées en tant qu’aide-soignante dans un Ehpad de Guadeloupe.
Cécilia Larney
Pour en savoir plus. Fédération des MFR : 05 90 81 07 30 – 05 90 23 26 72 – 06 90 57 48 11.
*Segpa : Section d’enseignement général et professionnel adapté
De la MFR à un avenir de sage-femme
Titulaire du Bac, mention Bien, ancienne élève de la Maison familiale et rurale de Petit-Canal, Lyala Alzire se projette désormais vers une formation de sage-femme en Belgique.
Originaire de Morne-à-L’Eau, elle avait intégré la structure de Petit-Canal en cours d’année de Première. « À la MFR, j’ai beaucoup aimé l’alternance entre les cours pendant deux semaines et les stages, raconte-t-elle. Au début, j’étais un peu perdue parce que je suis arrivée en cours d’année, mais on m’a très vite intégrée, les professeurs m’ont bien expliqué les cours… Le circuit général où j’étais ne m’a jamais intéressée. À la MFR, j’ai beaucoup aimé leur engagement envers nous, pour nous motiver, surtout avant le Bac ! »
Au cours des prochains mois, Lyala se consacrera à une activité professionnelle qui lui permettra de financer ses études de sage-femme.