A la faveur du confinement de mars 2020, Stécy Lancastre-Régent, journaliste, a mis en application son projet d’écriture sur son arrière-grand-mère, née en 1898… Auto-édité, Toubèl, la force de vivre, premier roman de Stécy Lancastre-Régent a été présenté, ce samedi, à Vieux-Habitants.
L’idée de consacrer un livre à Toubèl, son arrière-grand-mère, était « presqu’obsédante » pour la journaliste guadeloupéenne, Stécy Lancastre-Régent. Son premier roman plonge le lecteur dans le contexte socio-politique de la Guadeloupe de la fin du XIXe siècle jusqu’en 1979. Comme beaucoup de ses contemporains, Edouarsine était plus communément appelée par son petit nom, Toubèl. Une Guadeloupéenne de Vieux-Habitants dont la forte personnalité a fait la réputation. Dans le cercle familial – sur plusieurs générations – et au-delà ! Une femme de caractère qui a su élever sa nombreuse famille, toujours prête à affronter vaillamment les péripéties d’une vie marquée par une misère sociale.
Un roman empreint de sincérité
« J’ai grandi avec ma grand-mère pendant mes 20 premières années, confie Stécy Lancastre-Régent. Ma grand-mère me parlait toujours de sa mère, une femme au caractère bien trempée. J’ai toujours eu d’elle cette image de femme solide dont on n’a jamais rien su de plus. J’ai fait des recherches approfondies pour comprendre la vie qu’elle a menée. »
Le parcours de vie de Toubèl sert de support pour décrire la société guadeloupéenne d’un autre temps, mais qui a encore tant à nous apprendre. L’illettrisme, la solidarité, y compris au sein du couple, la famille nombreuse où il n’était pas rare de compter une dizaine d’enfants dans un même foyer, la femme « poto mitan », une expression dans laquelle Toubèl ne se reconnaît absolument pas… « Ce terme a causé plus de préjudices que de bonheur aux femmes, commente Stécy Lancastre-Régent. On leur a mis en tête qu’elles n’étaient bonnes qu’à faire des enfants, à faire à manger… »
Source d’inspiration pour Stécy Lancastre-Régent, Toubèl n’a pas laissé pas insensible les nombreux lecteurs. « Une jeune femme m’a écrit que ce livre l’avait réconciliée avec sa grand-mère qu’elle trouvait très sévère, pas assez affectueuse. C’est l’un des plus beaux retours que j’ai pu avoir ! », commente l’auteure de Toubèl.
Cécilia Larney