Les finances du Département en danger !

La présidente du Département est inquiète et compte sur un geste de l’Etat.
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Il y aura la discussion des grandes orientations budgétaires pour l’année 2021 au Conseil départemental de la Guadeloupe lors d’une assemblée plénière vendredi 20 novembre. Déja, Josette Borel-Lincertin, présidente du Département, a fait part aux élus de sa « grande préoccupation au regard de la très forte augmentation du nombre de nouveaux bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA) enregistrée en 2020 sur notre territoire. » Selon les chiffres en sa possession, le nombre mensuel de nouveaux bénéficiaires du RSA est, dit-elle en les analysant avec ses services, « supérieur en moyenne de 50 % depuis le début du second semestre 2020 par rapport à la même période l’année dernière. »

« Un millier de nouvelles entrées dans le dispositif chaque mois. »

Josette Borel-Lincertin, présidente du Conseil départemental

En effet, le pic aurait été atteint en juillet avec 1 408 demandes enregistrées contre 901 en 2019. Effets du confinement lié à la Covid-19, des difficultés des entreprises et d’un ralentissement de l’économie qui s’est traduit en mai par des licenciements.

Ce qui est inquiétant, c’est que, faute de vue même à moyen terme sur la reprise des activités puisque la Covid-19 est toujours présente et impose des restrictions, les mois suivants août, septembre, octobre… ont été marqués par des augmentations « systématiquement supérieures à un millier de nouvelles entrées dans le dispositif », dit la présidente Borel-Lincertin dans un communiqué. 

Et de souligner cette comparaison qui fait froid dans le dos : « A titre de comparaison, c’est comme si la totalité de la population équivalente à celle d’une commune comme Terre-de-Bas basculait dans le RSA tous les mois. »

La faute à qui, à quoi ? A la crise sanitaire, tout simplement. « Les nombreuses faillites de TPE, l’arrêt d’activité de nombreux travailleurs indépendants, la baisse des missions d’intérim, mais également le tarissement d’une part substantielle des activités liées à l’économie informelle, sont à l’origine de cette explosion de la précarité et du recours au filet de secours que représente le RSA », prévient Josette Borel-Lincertin.

Le Conseil départemental de la Guadeloupe semble s’être rapidement organisé pour répondre à ces demandes de solidarité. C’est de sa compétence. C’est même sa compétence essentielle. « Mais, explique la présidente, la collectivité départementale ne peut que s’alarmer des désastreuses conséquences budgétaires de cette tendance dont tout indique qu’elle devrait s’installer dans la durée. »

« L’Etat n’a jamais assuré la totalité du financement du RSA. »

La faute à qui, à quoi ? La faute à l’Etat. Un peu facile, c’est une litote. Pourtant, Josette Borel-Lincertin a des arguments à l’appui de son diagnostic. « L’Etat n’a jamais assuré la totalité du financement du RSA depuis son transfert aux départements en 2004, alors même qu’il s’agit d’une prestation relevant de la solidarité nationale. » Il fallait se plaindre. Il est vrai que se plaindre alors qu’on a toujours soutenu ou composé avec les récents gouvernements…

Donc, chaque année, le Conseil départemental doit trouver sur ses fonds propres le financement du RSA afin de continuer à servir cette allocation à l’ensemble des bénéficiaires. « Ainsi, constate Josette Borel-Lincertin, chaque augmentation du nombre de bénéficiaires se traduit par un alourdissement du reste à charge pesant sur le Conseil départemental. » C’est d’une logique implacable…

En 2019, ce reste à charge avait atteint 71,6 millions d’euros. En 2020, c’est une rallonge de 5 millions d’euros qui devrait être provisionnée par le Conseil départemental pour financer l’augmentation des bénéficiaires de ces derniers mois. Le reste à charge pour le Département devrait atteindre 90 millions d’euros. 

Si les finances du Département ne sont pas compromises on n’en est pas loin, selon la présidente Borel-Lincertin, qui a demandé à l’Etat des secours… Et qui va sans doute attendre longtemps. L’occasion est trop bonne de les mettre en difficulté, elle et ses amis du PS, en prévision des prochaines échéances électorales, et surtout des Départementales

André-Jean VIDAL

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