Lundi 25 janvier. À Montrouis, aux portes de l’Artibonite, il est treize heures passé.
Sur les trottoirs, au milieu d’autres piétons, une lycéenne de 16 ans, Jocelyne Julien, rentre chez elle. L’adolescente ne pouvait pas savoir que la mort serait au bout de ce geste simple qu’elle reproduit tous les jours après l’école.
Touchée au cou par une balle perdue, Jocelyne s’effondre et meurt sur le coup. Son sang encore vif coule dans le caniveau au moment où son corps encore chaud est filmé, photographié avec son petit ruban bleu pour garder intact son chignon, les yeux mis-clos, son sac d’école presque en bandoulière et son uniforme aussi propre qu’elle peut l’être un lundi, première jour de classe. Autour de la lycéenne, des pleurs éclatent.
Le juge de paix de Montrouis, Jones Surpris, contacté en début de soirée par le journal Le Nouvelliste, confie l’arrestation de trois suspects, une femme et deux hommes, dont un policier. C’est ce policier, pris à partie par des chauffeurs de taxis-motos après un accident qui a ouvert le feu avec un fusil automatique Galil, poursuit le juge de paix, la femme, résidente de Limbé, protégée contre la fureur de la population qui a voulu la lyncher.
Les deux hommes sont gardés à vue au commissariat de l’Arcahaie. Le Galil est au commissariat de Montrouis, explique le juge de paix, Jones Surpris. Pendant tout l’après-midi, la route nationale numéro 1 a été bloquée par la population de Montrouis, en réaction à ce drame.
Source : Le Nouvelliste
Lien : https://lenouvelliste.com/article/225645/les-ecoliers-meurent-sont-kidnappes-manifestent