Les commerçants de Destreland et Milénis souhaitent rouvrir

« Mesure inappropriée », « sentiment d’injustice », « concurrence déloyale », « manque de perspectives ». C’est ce que dénoncent les associations des commerçants de Destreland (Baie-Mahault) et Milénis (Les Abymes). Une rencontre est prévue avec la préfecture.

Dans le dernier arrêté préfectoral de Guadeloupe en date du 5 mars et effectif depuis le 7 mars, la fermeture des boutiques des centres commerciaux de Guadeloupe de plus de 20 000 m² a été prolongée jusqu’au 25 mars. Un coup dur pour les commerçants qui demandent à rouvrir leurs portes.

Victor Venutolo.

« Les magasins sont fermés, il y a zéro rentrée d’argent. Le personnel est en chômage partiel pour certains, ou total pour les CDD ou intérimaires. La situation est extrêmement compliquée. C’est différent de l’an dernier où toute la Guadeloupe était fermée », rappelle Victor Venutolo, président de l’association des commerçants de Destreland.

Pour David Esschenbrouck, président de l’association des commerçants de Milénis, à cela s’ajoute un « manque de visibilité qui est compliqué pour les commerçants ». Des aides ont été annoncées, mais « on ne sait pas lesquelles », ajoute-t-il. Des aides, qui quoiqu’il en soit, ne valent pas le manque à gagner.

« Un sentiment d’injustice »
David Esschenbrouck.

« Nous avons le sentiment, aujourd’hui, d’être les dindons de la farce. Nous n’avons pas l’impression qu’il s’agisse d’une mesure très utile. Il fallait faire un coup médiatique, prendre un exemple et c’est tombé sur nous », dit David Esschenbrouck, gérant de deux magasins d’optique.  

Les présidents d’associations de commerçants dénoncent aussi la concurrence déloyale qui s’est installée. « L’an dernier, il n’y avait pas de zone de concurrence où la population pouvait aller ailleurs, constate Victor Venutolo, gérant d’une boutique de prêt-à-porter. Il y a un fort sentiment d’injustice. Personne ne peut croire que le virus circule dans nos petits magasins plus que dans un magasin de Jarry, du centre-ville ou ailleurs. On est équipé comme aucun autre endroit ! ». Un avis que partage David Esschenbrouck : « Il y a une concurrence déloyale qui s’installe. Nous, on est pieds et poings liés. C’est une situation injuste ! ».

« Nous voulons ouvrir ! »

Ce mardi soir, une réunion est prévue entre les associations des commerçants de Destreland et Milénis et la préfecture. Ce que souhaitent les commerçants, c’est de discuter des possibilités de réouverture. « On comprend que la situation est grave, mais on ne comprend pas cette mesure. Pourquoi nous ? Pourquoi ne pas discuter des possibilités de réouverture, tous ensemble. On est capables de remettre en place des mesures sanitaires comme en mai et juin 2020, rappelle David Esschenbrouck. On milite pour une réouverture le plus tôt possible sous conditions sanitaires. »

Victor Venutolo précise : « La plupart des commerçants n’ont qu’un seul commerce et les faire fermer, c’est couper leur moyen d‘existence. Nous ne sommes pas des mendiants, nous voulons travailler, c’est tout ! ». Lors de cette réunion avec la préfecture, Victor Vénutolo espère se faire entendre : « On ne croit pas qu’en ouvrant nos magasins, nous mettrons en difficulté la situation sanitaire de la Guadeloupe. Nous voulons ouvrir ! »

Un discours déjà tenu avant l’annonce de la fermeture des centres commerciaux, mais qui n’a visiblement pas été entendu. Au regard de l’évolution de la situation sanitaire en Guadeloupe, le préfet adaptera les mesures le 25 mars.

Elodie Soupama

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