Les chefs d’entreprises sont-ils de grands malades ?

Si Psychologues et sociologues se sont intéressés à la situation des salariés de Guadeloupe, il n’y avait pas, jusqu’à il y a peu, d’étude sur la santé des chefs d’entreprises guadeloupéens. L’Aract Guadeloupe a comblé ce manque par une étude réalisée en collaboration avec l’Observatoire Amarok. 

Amarok a dépouillé un questionnaire expédié à des chefs d’entreprises, 224 exactement ayant répondu, 142 hommes, 82 femmes, 67,86% ayant plus de 40 ans. Chefs d’entreprises du commerce, service aux entreprises, construction/BTP, hôtellerie. La grande majorité des chefs d’entreprises le sont d’une très petite entreprise (TPE), employant moins de dix salariés, parfois un seul salarié. 

Les questions posées ? La santé physique et mentale, la qualité du sommeil, le risque de burn out, les facteurs pathogènes.

Physique et mental moyens

La santé physique et mentale des chefs d’entreprises est importante, en effet, puisqu’elle conditionne d’une part que le chef ait la capacité physique de gérer son équipe (s’il est fatigué, en mauvaise santé, malade, il ne pourra pas le faire), d’autre part qu’il puisse la gérer dans une ambiance sereine (si le chef pète les plombs, bouscule, harcèle son personnel c’est préjudiciable au travail). 

Or, 38% des chefs d’entreprises ont une santé passable, voire mauvaise, ce qui est beaucoup. On opposera que 62% ont une santé florissante. Oui, mais néanmoins, plus d’un tiers des chefs d’entreprises guadeloupéens ont une santé qui peut décliner et mettre à mal l’entreprise, donc les emplois induits. 

Côté mental, 37% des chefs d’entreprises ont une santé passable ou mauvaise ; c’est du moins leur sentiment. Combien ont caché la réalité pour ne pas se dévaloriser ? Même si l’enquête était anonyme. A noter qu’il y a 11,67 % d’optimistes, ceux qui ont dit que leur santé mentale était « excellente » et 14,37% qu’elle était « très bonne ». La norme « bonne » est de 36,16%.

Des sommeils agités

Les chefs d’entreprises guadeloupéens dorment-ils du sommeil du juste, sans état d’âme, comme des bébés ? Il semble que non. En additionnant ceux qui ont un mauvais sommeil et ceux qui ont un sommeil passable, on arrive à 53% de dormeurs agités. Ceux qui dorment parfaitement ou très bien sont seulement 13%, ce qui est faible. Encore, la norme est à 35,27%.

Jusqu’à présent, on peut dire que deux-tiers des chefs d’entreprises ont une bonne forme, le tiers ne se sent pas stressé et dort bien. 

Continuons. 31% de nos chefs d’entreprises pensent qu’ils peuvent faire un burn out. Pourquoi ? Parce qu’ils se sentent déçus par certaines personnes (des collaborateurs qui ne se donnent pas ?), parce qu’ils sont fatigués, parce qu’ils en ont « marre » (de qui, de quoi ?), parce qu’ils sont coincés, etc. Le risque de burn out, disons-le, est faible (3,28/7).

Le sentiment angoissant d’être coincé

Cependant, l’étude relève qu’il y a quatre raisons partout et toujours de faire un burn out qui reviennent le plus souvent : la déception face à certaines personnes, la fatigue, le ras le bol, le mauvais sommeil. En Guadeloupe, il faut y rajouter… le sentiment d’être coincé. 

Qu’est-ce qui impacte la santé des dirigeants d’entreprises en Guadeloupe ? Le trio de tête : la surcharge de travail, les problèmes financiers, la mauvaise qualité de l’hygiène alimentaire. Tout ceci induit le reste et le risque pour l’entreprise. 

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