Les cannes de Marie-Galante broyées à Gardel

Ce samedi 24 avril, les représentants de la SICAMA, de l’Iguacanne et de la Communauté de communes de Marie-Galante (CCMG) se sont réunis pour débattre du sort des planteurs de la Grande Galette. Ils couperont leur canne qui sera transportée par barge vers le continent. Les cannes seront alors transférées en camions vers l’usine sucrière de Gardel, au Moule.

Comment les planteurs de Marie-Galante se retrouvent dans cette situation que l’on n’avait plus connue depuis 1960 ? Alors, les cannes étaient transférées vers Darboussier, l’usine sucrière de Pointe-à-Pitre, dont des quais spécialisés étaient aménagés pour recevoir les barges. Il n’y avait pas d’usine à Marie-Galante.

Depuis le 14 avril, deux jours après le début de la campagne cannière, il n’y a plus d’usine sucrière à Marie-Galante. Un gag ? Non, la chaudière réparée par les soins de la direction de l’usine pendant l’inter-saison, à grands frais (compensés par des subventions) a lâché sitôt mise en route. Il n’y avait pas d’eau dans le réseau… et quand l’eau froide a été mise dans les circuits, tout a explosé. Fort heureusement sans faire de blessé.

Une solution transitoire ?

Tandis que les présidents de Région, Ary Chalus, et du Département, Josette Borel-Lincertin, se rendaient aux chevets de la direction de l’usine et surtout des planteurs et ouvriers, Maryse Etzol, présidente de la Communauté de communes de Marie-Galante écrivait au préfet Alexandre Rochatte pour lui demander de faire ouvrir une enquête indépendante, l’explosion de la chaudière dont on disait qu’elle avait été refaite étant pour elle plus que suspecte. Mais, nous dit un technicien qui tient à conserver l’anonymat, « des problèmes comme celui-ci, avec les chaudières, surtout quand elles sont vieilles et retapées, ça arrive… »

Si l’on attend la réaction des planteurs après cette décision de transfert des cannes en barges sur le continent à flux réguliers jusqu’à la fin de la campagne, c’est-à-dire pendant trois mois, on ne sait pas encore qui va payer le surcoût pour les barges (d’où viendront ces barges ?), pour le transport jusqu’au port, de Pointe-à-Pitre ou de Saint-François, puis du port à l’usine en camions… La Région, l’Etat ? Les deux ?

En résumé, comme l’a dit Maryse Etzol, il faudra que cette solution ne soit que pour cette campagne et que, l’an prochain, tout tourne normalement dans l’usine sucrière pour broyer la canne de Marie-Galante à Marie-Galante.

Un peu d’histoire

Avant 1960 et depuis la fin du XIXe siècle, la canne de Marie-Galante était transportée par barge à l’usine sucrière de Darboussier. Un quai, des grues et une flottille de barges étaient destinés à ce transport.

L’installation de l’usine Darboussier en bord de mer permettait d’y transporter par bateau la canne de la plaine de Petit-Bourg, Goyave, Baie-Mahault, mais aussi celle des Abymes, Morne-à-l’Eau, Petit-Canal… et, bien sûr, celle de Marie-Galante.
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