Les agriculteurs de Marie-Galante ont décidé de se positionner contre la décision prise par la SICAMA (société d’intérêt collectif agricole
Marie-Galante) « sans aucune concertation ». Selon eux, envoyer la canne à l’usine de Gardel serait équivalent à signer l’arrêt de mort de l’usine de Grand-Anse.
L’explosion de la chaudière de l’usine de Grand-Anse un jour après le lancement officiel de la campagne sucrière à Marie-Galante, a plongé l’île dans une crise économique. La SICAMA, la CCMG et l’Iguacanne ont récemment décidé de limiter la casse en envoyant les cannes sur pied à l’usine de Gardel afin de sauver la campagne sucrière. Une solution qui n’est pas adoptée par l’ensemble des agriculteurs de Marie-Galante.
La semaine dernière, lors du passage de la présidente du conseil départemental sur son île de Marie-Galante, certains agriculteurs ont exprimé leur inquiétude concernant le futur de la filière canne sur l’île avec cette récente explosion de la chaudière qui nécessitera environ une année de réparations. « Je ne suis pas contre envoyer les cannes à l’usine de Gardel… », nous témoignait Teddy Bicoto, agriculteur. Envoyer les cannes à l’usine du Moule était alors une simple hypothèse, pourtant, les positions étaient déjà claires à ce sujet. «… À condition qu’il y ait quelque chose de signer stipulant que ce soit exceptionnel et uniquement pour la récolte de cette année », rajoutait Teddy Bicoto.
Pour les agriculteurs qui sont contre cette mesure qui a été prise « sans aucune concertation », accepter d’envoyer les cannes à Gardel permettrait alors de basculer vers un schéma permanent, voir vers la fin de l’activité cannière sur l’île.
« Les planteurs préfèrent avoir une année blanche, plutôt qu’envoyer les cannes à Gardel, explique Dominik Pyrée, présidente du syndicat intercommunal des exploitants agricoles de Marie-Galante. En outre, les conditions de collecte des cannes sont encore flous. Tout ceci n’est pas encore mis en place. Pour les agriculteurs, il vaudrait mieux partir sur une année blanche qui permettra de restructurer la filière canne afin d’assurer une bonne récolte 2022 à Marie-Galante. Si la canne est envoyée à Gardel, ce sera la fin de l’usine à Marie-Galante, comme l’abattoir, l’hôpital et d’autres choses à Marie-Galante », conclut-elle.
L’UGTG entre dans la danse
La situation de l’usine de Grand-Anse a également reçu le récent soutien de l’Union Générale des Travailleurs de la Guadeloupe qui s’est exprimée ce lundi 26 avril 2021 dans un communiqué à la destination des élus compétents au sujet de cette affaire : Josette Borel-Lincertin, présidente du Conseil départemental, Maryse Etzol, présidente de la Communauté des communes de Marie-Galante, Alexandre Rochatte, préfet de la Guadeloupe et Ary Chalus, président du conseil régional.
L’UGTG a demandé une rencontre « dans les meilleurs délais » afin de débattre de la situation. De leur côté, les agriculteurs de Marie-Galante se sont rencontrés lundi 26 avril afin de discuter de la marche à suivre pour faire entendre leurs revendications.
Tafari Tirolien