A l’initiative de Michel Debré, Premier ministre, sur proposition du général Jean Némo, commandant supérieur des forces armées aux Antilles-Guyane, le SMA a été créé en 1961, à titre expérimental.
Le général Nemo disait du SMA : « Sous son drapeau, il ne s’inscrira jamais de noms de victoires militaires, mais il est d’autres victoires, celles que l’on gagne contre la misère et le sous-développement. »
L’objectif était double, mettre en place une formation innovante pour permettre aux jeunes les plus en difficultés de recevoir une formation professionnelle, civique et morale et favoriser, dans le même temps, l’essor économique de ces départements, en participant à des travaux au profit de la collectivité.
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Aujourd’hui près de 6 000 volontaires, de La Réunion à la Polynésie française, en passant par Mayotte, la Guyane, la Guadeloupe, la Martinique et la Nouvelle-Calédonie reçoivent une formation leur permettant d’acquérir des compétences professionnelles, mais aussi sociales, et un accompagnement socio-éducatif complet, en régime d’internat.
En cela, le SMA favorise l’accomplissement personnel des jeunes volontaires tout en répondant aux besoins des entreprises des Outre-mer et de l’Hexagone. Il joue enfin un rôle essentiel dans la santé publique en assurant le suivi médical, psychologique, social et physique des jeunes volontaires.
On sait moins, et il a fallu les circonstances tragiques et exceptionnelles de l’ouragan Irma pour le découvrir, que les régiments du SMA contribuent aussi aux plans de protection et de secours et d’aide aux populations. A cette occasion, les jeunes volontaires ont fait l’admiration de tous par leur courage et leur implication.
Un taux global
d’insertion remarquable
Ce qui frappe enfin, quand on regarde les résultats du SMA, c’est que la formation générale est adaptée au degré́ d’illettrisme du volontaire et mène à la délivrance du CFG (certificat de formation générale) que près de 95% des volontaires obtiennent alors que 40% d’entre eux sont considérés comme illettrés à leur arrivée dans le régiment.
Le SMA atteint aussi un taux global d’insertion supérieur à 70 % depuis 2008. Ainsi, malgré une conjoncture économique défavorable, 3 jeunes sur 4 poursuivent une formation qualifiante complémentaire ou signent un contrat d’emploi durable (CDI ou CDD supérieur à 6 mois) ou de transition (CDD de 1 à 6 mois).
« C’est un trait d’union entre une histoire républicaine ancienne, le service militaire tel qu’on pouvait le connaître dans la nation française jusqu’en 1995, et en même temps une adaptation bien originale […] entre la jeunesse de chaque territoire et le monde économique ». C’est avec ces mots que le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, a tenu à saluer, mardi 5 janvier, le soixantième anniversaire du Service militaire adapté.
Sources : SMA et FEDOM