Ce week-end marque le lancement de la collecte nationale du Secours catholique, à laquelle sont associées les paroisses de Guadeloupe et de Martinique.
En 2017, les rapports de l’Insee établissaient que 28,6% des Martiniquais vivaient en dessous du seuil de pauvreté monétaire de 1041 euros par mois, soit 96 400 personnes. Depuis la crise sanitaire, ces chiffres ont beaucoup évolué révélant une précarité accrue. Une analyse soutenue par les données du Secours Catholique Martinique. L’association a en effet vu son nombre de bénéficiaires doublé entre 2019 et 2020, soit 4 636 contre 9 200 personnes.
Fait marquant, cette pauvreté concerne de plus en plus la tranche des 25-49 ans (53,8 %), soit celle des plus actifs. On aura aussi noté que les demandes d’aide émanant d’étudiants ont remarquablement augmenté. Les personnes de 50 ans et plus représentent, au total, 45,1% des bénéficiaires.
Il faudra un effort de générosité des Martiniquais
Le Secours Catholique signale que les demandes d’aide portent essentiellement sur l’alimentation (41 %) et les dépenses de loyers, factures d’eau et d’énergie (25,7 %). Les personnes seules (51,1 %) et familles monoparentales (41,1 %) composant l’essentiel des demandeurs.
A l’approche des fêtes de fin d’année, Franck Monlouis-Félicité, président du Secours Catholique Martinique souligne « qu’il faudra un effort de générosité des Martiniquais pour venir en aide aux plus démunis ». A ce titre, l’association envisage de faire parvenir aux anciens donateurs une demande de dons par voie de courrier et annonce que des bénévoles seront présents dans plusieurs lieux de passages, comme les entrées de magasins pour encourager au geste solidaire. Des dons qui sont déductibles d’impôt à hauteur de 75 %.
Rodolf Etienne
Une insécurité alimentaire grandissante
Le Secours Catholique-Caritas France a publié, ce jeudi 18 novembre, son rapport statistique annuel, État de la pauvreté en France 2021. On y apprend que la crise sanitaire a agi comme un puissant révélateur d’une insécurité alimentaire déjà bien ancrée pour des millions de Français.
« La pandémie de Covid-19 a déstabilisé des situations budgétaires déjà très serrées. Quand les maigres ressources baissent alors que les dépenses augmentent, du fait de la fermeture des cantines scolaires ou de l’augmentation des dépenses d’électricité, les privations deviennent dès lors quotidiennes », explique le rapport.
Le Secours Catholique rappelle que la précarité alimentaire est liée à une unique constante : l’insuffisance et l’instabilité des ressources.