Le préfet de Guadeloupe en visite chez les melonniers

C’était jour de visite, ce jeudi, au centre d’empotage de Caraïbes Melonniers, au Moule. Dans le cadre du plan France Relance, la structure, présente en Guadeloupe (Le Moule) et en Martinique (Sainte-Anne) avec 300 employés sur les deux îles, pourrait bénéficier d’une aide pour l’exportation de sa production.

En composant avec les effets de la crise sanitaire, les entreprises locales poursuivent leurs activités avec circonspection. Pour celles qui, à l’instar de Caraïbes Melonniers Guadeloupe/Martinique exportent une partie de leur production, chaque nouvelle annonce a une incidence directe sur l’activité. Et, par conséquent, sur le chiffre d’affaires. « En 2020, on en a clairement ressenti les effets du confinement pendant les 15 premiers jours, commente Laure de Roffignac, directrice de Caraïbes Melonniers Guadeloupe/Martinique. Au final, on s’en est plutôt bien sorti sur le marché local. Mais, 60% de notre activité étant basée sur l’exportation, les pertes ont été chiffrées à 3 millions par rapport à l’année précédente. »

Laure de Roffignac (au centre), directrice de Caraïbes Melonniers : « S’il doit y avoir de nouvelles réductions vols, on n’arrivera pas à exporter.« 
Un début de saison décalé

Pour cette nouvelle saison, ouverte début février, plutôt qu’en décembre, habituellement, Caraïbes Melonniers a joué la prudence. « Nous avons anticipé en réévaluant notre planning de plantation, poursuit Laure de Roffignac. En Guadeloupe, nous avons diminué nos surfaces de plantations et nous nous sommes concentrés sur une période plus courte pour ne pas trop subir les effets d’un éventuel confinement ou une baisse du nombre de vols quotidiens. »

Ce jeudi 4 février, le préfet de Guadeloupe, Alexandre Rochatte, était en visite au centre d’empotage de Caraïbes Melonniers, au Moule. « La filière du melon est extrêmement importante pour l’agriculture guadeloupéenne, rappelle Alexandre Rochatte, préfet de Guadeloupe. Il s’agit de voir comment cette filière pourrait s’inscrire dans un appel à projets. »

De 6 à 2 vols hebdomadaires

Un échange avec le préfet Alexandre Rochatte d’autant plus important qu’il a permis de rappeler le rôle essentiel du fret aérien pour l’ensemble de la filière.

Chaque étape de la production a été expliquée, notamment par Germaine Renaison (à droite), responsable qualité.

 « En production, nous avons un melon top qualité, assure Laure de Roffignac. Mais, depuis l’annonce de la septaine, puis des motifs impérieux, le nombre de vols vers Paris a été réduit. On est passé de 6 à 2 vols quotidiens. S’il doit y avoir de nouvelles réductions vols, on n’arrivera pas à exporter. L’année dernière, on est passé de 20 à 2 vols par semaine, c’était une catastrophe ! Si nos produits ne partent pas à l’export, le marché local sera totalement inondé, on sera obligé de baisser le prix et ce sera un manque à gagner », annonce la directrice de Caraïbes Melonniers.

Cécilia Larney

Faire face aux restrictions et à la concurrence…

Premier producteur et exportateur de fruits et légumes de Guadeloupe, distribué sous les marques Flamboyant et Philibon, Caraïbes Melonniers emploie 300 salariés en Martinique et en Guadeloupe, dont une vingtaine de permanents et essentiellement des saisonniers. Une centaine travaillent dans les champs et une cinquantaine dans les stations. « Nous sommes présents sur le marché de l’exportation depuis 1984, avec le syndicat des producteurs de melons, a rappelé Jean-Marie Gobardhan, trésorier et responsable commercial de Caraïbes Melonniers. Depuis, nous avons vu arriver des concurrents de la République dominicaine, du Brésil, du Maroc, d’Israël, d’Afrique du Sud… Pour rester compétitifs, il est important de produire des melons de qualité, bien emballés et expédiés aussitôt récoltés. »

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