Le point de vue d’Hector Poullet. Adieu… Adieu foulards

PAR HECTOR POULLET

Adieu…Adieu foulards

Ils voulaient plus de France… on leur propose : l’Indépendance !

  • Chantage !
  • Allez, un peu plus d’Autonomie !

Toutes les institutions de l’île aux Belles eaux voulaient plus de France.

Depuis toujours, les plus éminents élus de l’ile, réclamaient plus de France, ce qu’ils voulaient dès le départ, c’était une totale ASSIMILATION, c’était en 1946 : la Départementalisation.

D’abord ce fut le cas des enseignants, en 1952, à réclamer la prime de vie chère, dite des 40%, qui s’ajoutait au salaire de leurs collègues venus de l’Hexagone ainsi que des congés administratifs pour leur permettre d’aller découvrir l’amère patrie. 

Puis ce fut le tour de chaque administration d’en faire autant.

Ainsi les services de santé ont réclamé plus d’hôpitaux et dans chaque hôpital plus de personnels, de médecins, d’infirmiers, d’aides-soignants, plus de lits et plus de matériel ; comme en France.

La Police a réclamé davantage de policiers, pour protéger les biens (d’abord) et les personnes (ensuite) contre une délinquance de tous bords, en augmentation ; comme en France.

La Justice avait besoin pour fonctionner de plus de magistrats, de juges, de procureurs, de greffiers et des locaux plus adéquats ; comme en France.

Les prisons surpeuplées ont réclamé, sans vraiment les obtenir, plus de  cellules, plus de gardiens, plus de sécurité ; comme en France.

L’Education a voulu d’un Rectorat de plein exercice, mais aussi plus de personnel administratif ad hoc, plus d’écoles et plus d’enseignants; comme en France.

La direction des Douanes a demandé plus de douaniers  pour surveiller les côtes, frontières poreuses, contre le trafic d’armes, de drogues et contre l’immigration clandestine en provenance de Haïti ;  comme en France.

Les Planteurs de bananes ont demandé que la Banane antillaise soit soutenue, contre les bananes dollars, même quand les plantations étaient délocalisées en Côte d’Ivoire.

Les usines à sucre ont obtenu que le prix du sucre de canne soit soutenu financièrement pour être maintenu au niveau du marché mondial.

Les Syndicats s’en sont mêlés, depuis qu’ils ne sont plus courroie de transmission de centrales hexagonales comme c’était le cas avant. Ils sont passés à la vitesse supérieure : UGTG, UTA, UTS, UTC, la CGTG n’étant pas en reste. Les fonctionnaires ne pouvaient pas bénéficier seuls de 40% de vie chère et pas le reste de la population. C’était une injustice trop flagrante, les syndicats ont réclamé : des NAO, plus de pouvoir d’achat pour les plus défavorisés, plus de Smic, plus de primes de risque ; comme dans l’Hexagone.

Dans cette course au +++ certains secteurs restent en panne, ou essaient de garder leur distance, bien que parfois courtisés dans des coups de communication clientéliste qui sont sans lendemain du type Carifesta.

Manquent alors à l’appel les petites entreprises agricoles et d’agro-transformation, les petites entreprises culturelles ou artistiques,  les  marins-pêcheurs indépendants… mais peut-être sont-ils seulement plus discrets ou bien en retard sur la demande. 

Quant à la pensée idéologique…

Les intellectuels « asi niyaj, yo ka dòmi » ou bien si l’un d’eux ose dire ce qu’il pense, il sera accablé d’insultes, au mieux ignoré.

Les « partis » dits politiques et associations…

D’aucuns comme le nouveau parti ANG (Alliance Nationale Guadeloupe) ( ?) semble militer d’abord pour une autonomie économique, une auto-suffisante alimentaire. Mais on peut se demander s’ils ne sont pas bien encombrés de naïveté face à un système mis en place depuis des temps immémoriaux, une économie héritière d’une plantocratie esclavagiste qui s’est reconvertie en « import-import ».

Enfin  on devine des « anbafèy», ceux qui, sous couvert de garder le contact avec leur environnement, les îles de la Caraïbe, préparent des lendemains qui chantent. Mais ces petits Etats, souvent sous l’œil attentif de l’Oncle Sam, ne connaissent officiellement que « notre » amère patrie, et l’informe immédiatement si l’un ou l’autre rêve du grand soir.

Dans tout cela, le Guadeloupéen lambda, se perd, n’y comprend plus rien, il est fatigué de se sentir « girouette », il soutient les barrages du bout des lèvres, mais n’en peut plus de n’avoir pas d’horizon clair. Article 72, 73, 74, de la Constitution française ? Autonomie administrative ou législative ? DOM, TOM, CTM ?

Allez, un peu de déconcentration, avec une pincée de décentralisation, ça devrait aller !

Et le grand poète marie-galantais, Guy Tirolien, qui s’imaginait que nous en avions fini avec les « Adieu foulards », doit se morfondre dans sa tombe.  

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