Le Gouvernement lance le Plan chlordécone IV

Un plan qui aurait pour ambition de « protéger les populations contre cette pollution environnementale persistante et de prendre en charge leurs impacts qu’ils soient sanitaires, environnementaux ou économiques. » Malgré un budget triplé et quelques améliorations, le plan ne convainc pas dans sa totalité. 

Le Plan chlordécone IV est un moyen de renforcer les mesures déjà engagées lors des précédents plans pour réduire l’exposition des populations à la pollution par la chlordécone en Guadeloupe et en Martinique. Cette fois un budget de 92 millions d’euros est alloué pour la période de 2021-2017. Soit trois fois plus que pour le précédent plan. 

Les stratégies se concentreront sur la communication, la recherche, la formation et l’éducation, la santé en termes d’environnement et d’alimentation, la santé liée au travail, et l’aspect socio-économique. Au total, 47 mesures constituent ce plan mais 8 d’entre elles sont considérées comme emblématiques. En plus du budget voici les 7 autres : 

  • le dépistage du taux de chlordécone dans le sang gratuits pour toute la population de Guadeloupe et Martinique. Un dépistage qui se fera tout de même de manière progressive avec une priorité donnée à certaines catégories de la population pour commencer. 
  • Les producteurs agricoles professionnels ou particuliers pourront bénéficier d’analyses gratuites des sols, eaux et fourrages. 
  • Les contrôles des productions alimentaires et de l’eau seront maintenus à hauteur de 2500 contrôles par an.
  • Les professionnels de la pêche bénéficieront d’une exonération de charges sociales ainsi qu’un accompagnement financier visant au désendettement. 
  • Les recherches sur la dépollution des terres seront renforcées. Elles s’inscriront dans le budget recherche qui a été valorisé à hauteur de 27 M€.
  • Une enveloppe de 3,3 M€ est destinée aux agriculteurs afin de les accompagner pour développer des productions « zéro chlordécone ».
  • Les travailleurs agricoles auront accès au fonds d’indemnisation des victimes des pesticides. Le tableau des maladies professionnelles sera complété et un accompagnement social et administratif sera mis en place pour faciliter l’accès au fonds.

Toutefois, pour le Dr Jean-Marie Flower, vice-président de l’association Vivre, cela ne suffit pas. « Il manque un zéro. C’est un plan qui est mieux mais c’est toujours un coup d’épée dans l’eau. Malgré les bonnes intentions, tant que les moyens ne seront pas alloués à la bonne vitesse et sur les bonnes cibles. Ce ne sont pas seulement les ouvriers agricoles ou les pêcheurs qui sont touchés. A force de couper les choses en quatre, l’état de santé général des autres groupes ne peut que se dégrader », dit le Dr Flower. De plus, il met l’accent sur l’analyse des sols, selon lui, « il faudrait une cartographie plus fine ». Un moyen de ne pas condamner des terres encore exploitables. 

Elodie Soupama

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