Depuis la mi-janvier, la première campagne de dépistage du col de l’utérus est lancée en Guadeloupe. A travers cette campagne, les femmes âgées de 25 à 65 ans reçoivent dans leur boîte aux lettres une invitation à se faire dépister.
Aux Antilles-Guyane, l’indice du cancer du col de l’utérus est de 5,5%. Il est plus élevé que dans l’Hexagone (4,4%). En Guadeloupe, chaque année, les femmes sont près de 180 à être concernées, dont une vingtaine qui présente des formes plus graves avec un cancer invasif du col utérin. Les 150 femmes restantes présentent, elles, des lésions précancéreuses sévères.
Le frottis, un test indispensable
« En Guadeloupe, moins de la moitié des femmes font un frottis (46%). Cela veut dire qu’il reste 54% des femmes qui n’en font pas », précise le Dr Véronique Bourhis-Espiand, coordinatrice du Centre de Coordination en Cancérologie de Guadeloupe. « Le test de dépistage est simple. Il permet d’être rassuré pendant 3 ans pour les moins de 30 ans, puis pendant 5 ans pour les femmes âgées de plus de 30 ans », ajoute-t-elle.
Cette campagne de dépistage est aussi l’occasion de rappeler aux femmes qui ont l’habitude de le faire « qu’il faut continuer la surveillance », affirme le Dr Bourhis-Espiand. Le discours est le même pour les femmes arrivées au stade de la ménopause. Il ne faut pas baisser la vigilance. En effet, l’incidence la plus élevée est observée chez les femmes de 45 à 49 ans.
Les premières invitations au dépistage ont d’abord été envoyées à des femmes âgées entre 62 et 65 ans. Après 65 ans, elles ne seront plus concernées par la campagne de dépistage organisée, mais pourront se faire dépister de leur propre initiative. Les invitations se poursuivront sur environ 3 ans, pour dépister toute la population féminine concernée.
Elodie Soupama
Le vaccin contre le papillomavirus
Au-delà du dépistage, il existe un autre moyen de prévention contre le cancer du col de l’utérus. Il s’agit du vaccin contre les HPV (Papillomavirus humains). Ce vaccin, plus efficace s’il est effectué avant les premiers rapports sexuels, est recommandé aux jeunes âgés de 11 à 14 ans. Préconisé aux filles, il est depuis le 1er janvier 2021, également préconisé aux garçons du même âge. En effet, le papillomavirus peut se transmettre malgré le port du préservatif. Ce virus peut provoquer des lésions précancéreuses au niveau du col de l’utérus. Toutefois, même les femmes vaccinées contre les HPV, doivent se faire dépister contre le cancer du col de l’utérus. Le docteur Véronique Bourhis-Espiand rappelle qu’il est préférable de « détecter le plus tôt possible l’apparition éventuelle d’un cancer. Chaque personne doit prendre en charge sa santé en participant à des dépistages », rappelle le Dr Bourhis-Espiand.