Réalisatrice guadeloupéenne, Sarah Démonio a choisi le cinéma pour montrer à la vue de tous certaines situations que les femmes ne peuvent dénoncer individuellement. Hé, chabine !, son nouveau court-métrage en est une illustration.
Hé, chabine ! L’expression est rentrée dans le langage populaire… masculin. A tel point que même celles qui ne sont pas « chabines » se voient attribuer ce « petit mot ». Sensible à la condition des femmes, Sarah Démonio consacre son nouveau court-métrage à cette expression bien de chez nous qui en dit long sur le regard porté par les hommes sur les femmes.
« J’aimerais faire prendre conscience que parler de cette façon à quelqu’un, cela ne se fait pas, tout simplement, commente la réalisatrice. Si les hommes vivaient cette situation, ils sauraient à quel point on est mal à l’aise. »
Un corps, objet de tant d’attentions…
En images, Sarah Démonio dit tout haut ce que beaucoup vivent en silence. Auparavant, la réalisatrice a travaillé sur le thème de l’avortement, mais aussi sur le rapport au corps, le regard de l’homme sur la femme, des autres femmes sur la femme, de la femme sur elle-même. Ce deuxième court-métrage, intitulé De chair et de regards, a été primé au CinéMartinique festival, en 2019.
Avec Hé, chabine !, son troisième court-métrage de fiction, il est à nouveau question du corps de la femme, objet de tant d’attentions, du regard des hommes, « et de la manière dont on traite les femmes depuis toujours, précise Sarah Démonio. Dès qu’on devient une femme, on se « risque » à recevoir des commentaires simplement en passant dans la rue. »
Passionnée de cinéma, Sarah Démonio entend faire de son art un moyen d’améliorer la condition des femmes en mettant en lumière les difficultés auxquelles elles sont confrontées.
Cécilia Larney
Une équipe féminine
Produit par Zayanfim, Hé, chabine ! a été conçu par une équipe féminine (assistante, régisseuse, machiniste…). Le court-métrage est soutenu, entre autres, par l’Agence Régionale de Santé Guadeloupe et la Délégation régionale aux Droits des femmes et à l’égalité.
Présenté en avant-première au CinéMartinique festival de Tropiques Atrium, le 7 février, le court-métrage de Sarah Démonio devrait être programmé prochainement en Guadeloupe. La réalisatrice souhaite que les images soient diffusées le plus largement, y compris sur le petit écran.