Situés aux abords de la place d’Armes du Camp Dugommier (La Jaille/Baie-Mahault), les nouveaux locaux du Centre du service national et de la jeunesse de Guadeloupe comprennent deux salles qui portent le nom de Guadeloupéens engagés, Léopold Léon et Loïc Liber.
En présence des autorités civiles et militaires, du général de corps d’armée, Daniel Ménaouine, directeur du Service national, du contre-amiral Eric Aymard, commandant des Forces armées aux Antilles, du préfet de Guadeloupe, Alexandre Rochatte, de la rectrice de l’académie de Guadeloupe, Christine Gangloff-Ziegler, deux salles qui accueillent chaque année 6000 jeunes Guadeloupéens pour la Journée Défense et Citoyenneté et 180, pour le Service national universel, ont été inaugurées. Au Centre du Service national et de la Jeunesse du Camp Dugommier, elles portent désormais le nom de Léopold Léon et de Loïc Liber.
« Cette cérémonie permet de rendre hommage à deux Guadeloupéens qui se sont engagés à des moments différents pour servir leur pays avec conviction et d’honorer leur mémoire auprès de la jeunesse guadeloupéenne, dont certains sont en manque de repères », a rappelé le général Daniel Ménaouine, directeur du Service national.
« Un exemple pour la jeunesse en ces temps difficiles. »
Denis Léon, l’un des enfants de Léopold Léon, ancien combattant (1925-2022).
Ancien combattant de la Seconde guerre mondiale, Léopold Léon, né en 1925 à Capesterre Belle-Eau, a tiré sa révérence, le jour de son 97e anniversaire, le 23 mai 2022. Sa famille était présente pour l’inauguration de la salle qui porte son nom au Centre du Service national et de la jeunesse.
« L’hommage rendu à notre père s’inscrit dans notre histoire collective, a indiqué Denis Léon, l’un des enfants de Léopold Léon », rappelant qu’au moment où son père quitte clandestinement la Guadeloupe pour rejoindre les forces françaises libres du général de Gaulle et défendre la liberté, « la Guadeloupe était encore une colonie ».
A côté de ses nombreuses médailles militaires, Léopold Léon a reçu la Légion d’honneur en 2009. Dissident, Léopold Léon devra attendre 2014 pour que l’acte de bravoure accompli par ses camarades et lui soient enfin reconnu. « Notre père était animé par des valeurs comme la liberté, l’amour des autres, la rigueur, l’honneur… Nous souhaitons qu’il demeure un exemple pour la jeunesse guadeloupéenne en ces temps difficiles. »
Loïc Liber, un modèle de courage au quotidien
Aujourd’hui âgé de 38 ans, le caporal-chef Loïc Liber, médaillé militaire, revient de loin. Le 15 mars 2012, à Montauban (82) survit aux balles du terroriste Mohamed Merah. Ses deux camarades parachutistes n’auront pas eu cette chance. Tétraplégique, il vit désormais à l’hôpital des Invalides (Paris).
Ce lundi 4 juillet, avec Brigitte Macron à ses côtés, Loïc Liber a suivi, en direct, la cérémonie, à laquelle ont assisté ses parents au Camp Dugommier (La Jaille/Baie-Mahault).
L’émotion était palpable, mais le militaire qui garde le moral. Ses camarades de Guadeloupe, qui savent son attachement à sa culture lui ont dédié une séquence musicale au son du gwoka. Les deux tambours utilisés portent d’ailleurs les noms de Loïc Liber et de Léopold Léon.
Loïc Liber, qui ne cache pas son impatience de retrouver Trois-Rivières, sa commune, a réclamé qu’on lui fasse livrer quelques mangues de Guadeloupe !
Cécilia Larney