La Soufrière de Saint-Vincent s’est réveillée

Les résidents de Saint-Vincent-et-les Grenadines ont été avertis de rester à l’écart du volcan La Soufrière après qu’une activité sismique accrue ait été détectée dans le dôme au cours du week-end.

Les volcanologues Dr Erouscille Pat Joseph et le professeur Richard Robertson du Centre de recherche sismique (SRC) de l’Université des Indes occidentales se sont joints au Premier ministre Ralph Gonsalves dans un discours en direct à la nation mardi soir pour faire le point sur l’activité.

« C’est ce que nous appelons une éruption effusive en cours à Soufrière, ce qui signifie essentiellement que le magma sort lentement de la terre et construit un dôme », a déclaré Robertson.

Source : Nation News

Lien : https://www.nationnews.com/2020/12/29/st-vincent-alert-seismic-activity-increases-la-soufriere/

Un peu d’histoire

L’activité volcanique de la Soufrière de Saint-Vincent et les Grenadines a débuté il y a 4 300 ans avec des éruptions explosives qui ont produit des dépôts pyroclastiques couvrant le nord de l’île de Saint-Vincent. La première éruption répertoriée par des Occidentaux remonte à 1718 et sept autres suivirent jusqu’à celle du 13 avril au 26 octobre 1979, la dernière éruption en date en 2018.

Deux grandes éruptions d’indice d’explosivité volcanique de 4 se sont produites sur la Soufrière. La première qui s’est déroulée du 27 avril au 9 juin 1812 dans le cratère principal a été à l’origine de la création du petit cratère situé au nord-est du principal.

Un total de 550 millions de mètres cubes de téphra ont été émis sous la forme de panaches volcaniques et de nuées ardentes ayant engendré des lahars qui ont entraîné des dégâts matériels ainsi que des morts malgré l’évacuation de la population. La seconde s’est déroulée du 30 mars au 6 mai 1902 dans le cratère principal avec des explosions phréato-magmatiques.

Similaire dans ces effets et conséquences à l’éruption de 1812, un total de 380 millions de mètres cubes de téphra sont émis sous la forme de panaches volcaniques et de nuées ardentes recouvrant le nord de l’île et ayant engendré des lahars et des tsunamis qui ont entraîné là aussi des dégâts matériels et 1 600 morts en dépit de l’évacuation de la population. 

Une éruption en 1902,
quelques jours avant
celle de la Pelée en Martinique

Il est remarquable de noter que cette éruption s’est déroulée quelques jours seulement avant l’éruption dévastatrice de la montagne Pelée de la Martinique, située sur le même arc de subduction.

L’éruption du 4 octobre 1971 au 20 mars 1972 voit la formation d’un dôme de lave andésitique et basaltique d’un volume de 80 millions de mètres cubes de lave dans le cratère principal ainsi que la formation d’un panache volcanique s’élevant à vingt kilomètres d’altitude. Ce dôme de lave devient une île lorsqu’un lac d’eau chaude (plus de 81 °C7) se mit en place dans le cratère. Le dôme s’accroît jusqu’à mesurer 68 m de hauteur.

Mais lac et dôme de lave disparaissent au cours de l’éruption du 13 avril au 26 octobre 1979, à la suite d’une série d’explosions phréato-magmatiques. Cette phase éruptive permet la mise en place d’un nouveau dôme de lave d’un volume de 47 millions de mètres cubes de lave, soit 130 mètres de hauteur pour un diamètre de plus de 840 mètres.

Ce dôme de lave présente sur un de ses flancs une zone de fumerolles toujours active depuis l’éruption.


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