La romancière Gisèle Pineau fait revivre Ady, la « muse oubliée » de Man Ray

C’est le coup de cœur de ce début d’année. Le nouveau roman de Gisèle Pineau sort de l’oubli l’une des muses du célèbre photographe Man Ray. Ady, soleil noir (éd. Philippe Rey) est un saut dans l’Histoire, une parenthèse passionnée qui fait du bien dans ce monde un peu fou.

Gisèle Pineau nous offre un petit régal littéraire. Ady, soleil noir (éd. Philippe Rey) est un pur moment d’évasion dans un autre temps. Celui du Pointe-à-Pitre de la fin des années 1920, mais aussi celui de l’entre-deux guerres, à Paris, sur les pas – de danse – d’Ady Fidelin. Guadeloupéenne, orpheline à 13 ans, elle est contrainte de quitter son île avec ses frères et sœurs, deux ans après le passage du terrible cyclone de 1928. La petite Adrienne arrive à Paris.

Au Bal colonial de la rue Blomet

Ady découvre l’atmosphère surchauffée du Bal colonial de la rue Blomet, où toutes les classes sociales et des gens de toutes origines viennent s’encanailler. Au moment où les musiques noires-américaines, mais aussi la biguine, font fureur à Paris, Ady, la petite bourgeoise de Pointe-à-Pitre, se livre avec délectation à l’une de ses passions : la danse. Sur la piste, paupières closes, Ady se laisse guider par ses cavaliers. Au Bal colonial, lieu incontournable, elle rencontre une autre âme en exil, Man Ray. Débute alors une passion qui l’amènera à suivre l’artiste américain et son cercle d’amis, dont Paul Eluard, Pablo Picasso… en toute liberté de corps et d’esprit. Puis, l’Histoire se répète avec une nouvelle guerre.

« C’était comme une mission. »

Gisèle Pineau, écrivaine.

D’un trait de plume, Gisèle Pineau ouvre une parenthèse dans l’Histoire, pour nous conter la petite histoire d’amour passionnante entre un artiste de notoriété internationale et sa muse guadeloupéenne, Adrienne Fidelin. « En tant qu’écrivaine guadeloupéenne, mettre Ady en lumière, c’était comme une mission, explique Gisèle Pineau. Ady a été plus qu’une fleur tropicale aux côtés de Man Ray. Elle a partagé sa culture avec lui, elle lui parlait en créole… D’ailleurs, certaines œuvres de Man Ray portent la trace de leurs échanges. Lors de la grande exposition de 1938, Man Ray a appelé son mannequin Adieu foulard. Ady a surtout été celle qui a sauvé une grande partie du trésor de Man Ray qui se négocie à prix d’or dans les ventes privées. »

Disponible en librairie.

Dans ce nouveau roman, on retrouve les thématiques chères à Gisèle Pineau. Les chemins de vie parfois tortueux, des destins contrariés, des personnages « hantés » par le passé, la problématique de l’exil également. Autant d’aspects qui font écho au parcours de l’auteure.

Cécilia Larney. Photo : Daniel Dabriou

Facebook
Twitter
LinkedIn
WhatsApp
Email

Actualité

Politique

Economie

CULTURE

LES BONS PLANS​

KARIB'Archives

Rechercher un article par mot clé dans nos archives à partir de 2020

DERNIERES INFOS

LE TOP KARIB'INFO

Diapositive précédente
Diapositive suivante