La Fédération hospitalière de la Guadeloupe, désormais présidée par le Dr André Atallah, cardiologue, a entrepris une démarche proactive à l’adresse des candidats aux présidentielles, mais aussi aux prochaines élections législatives.
Partant du constat de Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, selon lequel « le système de santé aux Antilles nécessite un rattrapage sanitaire », la Fédération hospitalière de Guadeloupe met à l’ordre du jour les problématiques auxquelles se heurte l’hôpital public dans l’archipel. « Il doit y avoir une égalité dans la santé entre les Outre-mer et l’Hexagone, soutient le Dr Atallah, président de la Fédération hospitalière de Guadeloupe. La thématique de la santé doit intégrer un plan de convergence sur les 5 à 10 années à venir. »
Sept « priorités »
Destinées aux candidats aux élections présidentielles et aux futures législatives, la plateforme établie par la Fédération hospitalière de Guadeloupe met en avant sept axes prioritaires… parmi d’autres :
- L’attractivité médicale, l’amélioration de l’environnement et des conditions de travail des professionnels de santé
- Le rattrapage sanitaire, les inégalités territoriales de santé et la continuité territoriale concernant le nombre de lits en soins critiques, mais aussi d’acquisition et de fonctionnement de gros équipements
- La situation financière des Etablissements publics de santé et les Missions d’intérêt général
- Le renforcement du dialogue avec les élus au sein des Agences Régionales de Santé
- La coopération entre les Etablissements publics de santé de Guadeloupe et la coopération avec la Caraïbe
- La situation particulière des Iles du Nord
- La place de l’hôpital dans le cadre du vieillissement de la population
Pour une offre de santé de qualité
Au-delà des constats, la Fédération hospitalière émet des propositions pour disposer d’une offre de santé de qualité dans l’archipel. Pour faciliter la mobilité des médecins, développer la télémédecine, favoriser l’installation de médecins en Guadeloupe, y compris en recrutant des professionnels de santé hors Union Européenne, notamment dans la Caraïbe.
La mise en service du nouveau CHU de Guadeloupe avec un plateau technique de qualité sera « une vraie plus-value en matière d’attractivité, selon le Dr Atallah qui souligne que « le taux de vacance de postes et très important dans l’archipel. Faire appel à des intérimaires pour assurer le service public a un coût très élevé. »
Bientôt, les Assises de la santé
La Fédération hospitalière de Guadeloupe compte sur le poids de la Fédération nationale pour relayer ses propositions, mais aussi sur l’Agence Régionale de Santé de Guadeloupe, les députés et sénateurs de Guadeloupe « pour faire avancer la santé ensemble », soutient le Dr André Atallah.
Parallèlement à cette démarche à destination de la classe politique, la Fédération envisage d’organiser dans les six prochains mois, les Assises de la santé en Guadeloupe avec les hôpitaux publics et privés, les structures libérales, les syndicats… Une grande concertation autour d’un objectif commun : le mieux-être du patient en Guadeloupe.
Cécilia Larney
Iles du Nord : très chère santé
La plateforme de la Fédération hospitalière de Guadeloupe pointe du doigt le coût des évacuations sanitaires depuis les Iles du Nord. La situation des hôpitaux Louis Constant Fleming, à Saint-Martin et De Bruyn, à Saint-Barthélemy est éloquente. Ces 10 dernières années, les évacuations sanitaires ont représenté environ 25 millions d’euros. Un coût qui n’est pas sans conséquences sur le fonctionnement de ces établissements de santé.
Dans un rapport en date du 7 octobre 2021, la Chambre régionale des comptes recommande que les évacuations sanitaires soient financées par la Sécurité Sociale. « Avec jusqu’à 200 transferts sanitaires par an depuis Saint-Martin, il serait souhaitable que l’hôpital dispose d’un hélicoptère dédié », commente le Dr André Atallah.