L’élève du primaire s’est levée, a baissé son masque facial et s’est penchée sur le microphone. Elle déglutit difficilement avant d’essayer d’épeler le mot « découvrir en créole français.
« D-E-K-O-V-I », essaya-t-elle en joignant ses mains derrière son dos tout en se tenant devant une rangée de trophées étincelants.
Quelques secondes plus tard, le professeur a annoncé : « Désolé, c’est incorrect. » Le mot, dit-elle, est « dekouve. »
L’étudiante a pincé les lèvres et s’est assise, temporairement tombée sur une difficulté d’orthographe créole dans l’île des Caraïbes orientales de la Dominique. Sa difficulté avec la langue est loin d’être unique sur la petite nation, qui essaie de préserver et de promouvoir cette création séculaire par les Africains qui ont fusionné leurs langues d’origine avec celles des propriétaires de plantations européens qui les ont tenus en esclavage.
Le kweyol, comme on l’appelle en Dominique, est l’une des nombreuses variantes créoles parlées sur plus d’une douzaine d’îles des Caraïbes — des créations culturelles complexes qui ont longtemps été considérées comme des langues informelles, inférieures et brisées parlées par des personnes sans instruction.
« Votre capacité à utiliser la langue européenne, que ce soit l’anglais, le français ou le néerlandais, est considérée comme un indicateur de votre niveau de scolarité », a déclaré Clive Forrester, professeur de linguistique à l’Université canadienne de Waterloo et secrétaire de la Society for Caribbean Linguistics. « Les attitudes se sont améliorées, mais le sentiment sous-jacent est toujours là. Presque tout ce qui concerne la culture africaine n’est pas considéré comme aussi prestigieux que la culture européenne. »
Source : CTV News
Lien : https://www.ctvnews.ca/world/dominica-fights-to-save-creole-forged-by-slaves-in-caribbean-1.5493722
