La direction du CHU de la Guadeloupe molestée : les élus condamnent

Mardi 4 janvier, en soirée, une cinquantaine de personnes, soignants suspendus et personnes venues les soutenir, ont fait une conduite accompagnée virulente au directeur du CHU de la Guadeloupe, Gérard Cotellon, et à l’un de ses adjoints, malgré la présence de forces de l’ordre pour protéger les deux hommes.

Les réseaux sociaux ont abondamment relayé cette information et ces images.

Depuis, les réactions se sont multipliées pour condamner cette situation qui semble se durcir au fil des jours, depuis le début de la semaine…

Une ferme condamnation par les élus

Les élus guadeloupéens « condamnent solennellement et fermement les actes de violences inqualifiables subis mardi 4 janvier 2022 par le directeur général du CHUG, Gérard Cotellon, le directeur général adjoint, Cédric Zolezzi, et leurs collaborateurs, ceci au sein même de l’établissement de santé. »

Les élus dénoncent ces actes délictueux. « Ces exactions, indignes, sont d’autant plus inquiétantes et irresponsables dans un contexte où la Guadeloupe entre dans une 5e vague du Covid très préoccupante et connaît une progression exponentielle du virus. A un moment où la population guadeloupéenne doit pouvoir compter en toute légitimité sur une prise en charge hospitalière efficiente et sécurisée. »

Les élus guadeloupéens se joignent à l’indignation et au mécontentement de l’ensemble de la communauté hospitalière. Ils déclarent à cet effet « leur entière solidarité et leur total soutien au directeur général, au personnel de direction et aux équipes soignantes du CHUG. »

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Jacques Bangou, ancien président du CHUG :
« J’ai mal de savoir que des individus qui se réclament de la Guadeloupe en soient arrivés à cet ultime acte de lâcheté. »

« Les agressions dont vous avez été les victimes sont intolérables. Elles sont inacceptables. Je les condamne sans réserve et je vous apporte mon soutien.
J’ai mal de savoir que des individus qui se réclament de la Guadeloupe, qui se prétendent soignants, qui se disent syndiqués, c’est-à-dire porteurs d’une éducation politique, en soient arrivés à cet ultime acte de lâcheté .

L’ancien président du conseil d’administration et membre du conseil de surveillance du CHU que je suis, qui a toujours prôné le dialogue au sein de cette instance même en des périodes hautement agitées, le membre du conseil de surveillance, le médecin et l’ancien interne que j’ai été apporte son soutien sans réserve aux membres de l’administration hospitalière et à ceux de la communauté médicale.

La fracture opérée au sein des communautés hospitalières en Guadeloupe et notamment au CHU est désormais béante et impactera durablement la vie de celles-ci. Les dirigeants historiques de ces bastions du syndicalisme ont choisi d’enfermer une partie, minoritaire, du personnel dans une impasse dont ils sont aujourd’hui seuls responsables. Toutes les portes de sortie « honorables » ont été verrouillées par eux-mêmes .

L’exacerbation, la détresse financière de celles et ceux qui ont été entraînés dans cette impasse suicidaire a ainsi généré cette violence instrumentalisée inexcusable. Je le déplore.

Reconstruire une communauté de soignants apaisée s’inscrit désormais dans le calendrier politique de la Guadeloupe. »

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Victorin Lurel : « Notre réaction commune suite aux violences commises au CHU »

« Les actes de séquestration et de violences matérielles et physiques commis par des militants opposés à la vaccination à l’encontre du Directeur du CHU, de son adjoint ainsi que de plusieurs membres de son équipe sont parfaitement intolérables, inexcusables et inacceptables. Leurs auteurs doivent être identifiés, retrouvés et condamnés tout comme leurs commanditaires.

Au-delà de notre indignation face à ce déchaînement de violence par une minorité agissante, menaçante et malfaisante, un sentiment de honte nous envahit.
Comment peut-on, en République, tolérer – ou du moins laisser – commettre des violences à l’encontre de personnels dont la seule mission consiste à préserver et à sauver des vies ? Nous refusons cette prise en otage du pays.

Dans ces temps troublés et à l’heure où l’état d’urgence sanitaire vient d’être déclaré en Guadeloupe en prévision d’une nouvelle vague immanquablement meurtrière, nous en appelons à l’union du peuple pour défendre nos soignants, leurs encadrants et l’accès des établissements aux malades.

L’hôpital est un sanctuaire ; ses agents restent non pas les défenseurs d’une cause mais les serviteurs et les protecteurs de nos vies. »

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