Une délégation de la République de Colombie séjourne à Port-au-Prince cette semaine.
Une délégation de la République de Colombie séjourne à Port-au-Prince cette semaine. Elle a à sa tête le ministre colombien des Relations extérieures Álvaro Leyva. Cette visite s’est achevée dans l’après-midi du vendredi 15 décembre par la réouverture, 20 ans plus tard, du consulat colombien à Port-au-Prince. Ce même vendredi, selon un communiqué de la primature, le premier ministre Ariel Henry a eu une séance de travail avec la délégation colombienne.
« Cette réunion à laquelle a participé le ministre des Affaires étrangères et des Cultes, Monsieur Jean Victor Généus, portait sur l’évaluation de la politique bilatérale, l’environnement régional, les questions multilatérales, la promotion économique et commerciale, la justice, la sécurité, la migration, ainsi que la coopération technique, éducative et culturelle », précise le communiqué.
Le Nouvelliste a pu s’entretenir avec le chancelier colombien en marge de sa participation à l’inauguration du consulat de son pays à Port-au-Prince. Le ministre a insisté sur les effets bénéfiques d’une coopération entre Haïti et la Colombie. « Je suis ici pour rétablir les relations avec Haïti. Nous devons à Haïti notre libération. Les Noirs se sont rebellés contre l’empire colonial et ont obtenu la victoire. Ce triomphe des esclaves contre ces violations des droits humains a ouvert la voie à la libération des peuples de l’Amérique. Nos pères fondateurs, Simon Bolivar et Miranda, étaient venus en Haïti et ont obtenu des armes et de l’argent de la part de Pétion afin de libérer leurs peuples. Aujourd’hui, Haïti est esclave de la pauvreté, du chômage frappant les jeunes, d’un État qui ne parvient pas à aider les plus démunis. Il faut aider Haïti à se relever », a fait savoir Álvaro Leyva.
Le ministre colombien s’est appuyé sur la tumultueuse histoire de son pays avec les rebelles pour soutenir que le sort d’Haiti n’est pas une fatalité. « Nous venons de signer un accord de paix après 60 ans de violence. Nous sortons d’une situation qui a créé de nouvelles opportunités. Nous voulons apporter à Haïti cette expérience colombienne. Nous voulons offrir à cette jeunesse qui a sombré dans la délinquance à cause de la misère », a soutenu Leyva.
L’officiel colombien a expliqué ce que souhaite réaliser son pays en Haïti. « La coopération entre les deux pays va s’appuyer sur de nouvelles opportunités pour les jeunes haïtiens. Nous allons mettre au service d’Haïti une expérience qu’on avait réalisée en Colombie. Chez il y a une institution populaire de formation qui s’appelle SENA. Cette école forme les gens dans tous les domaines. C’est gratuit. Des anciens combattants en Colombie ont été formés dans cette institution. Il faut ouvrir cette opportunité aux jeunes haïtiens », a-t-il fait savoir, arguant que la sécurité ne se limite pas à l’utilisation des armes ou à emprisonner des gens.