L’UGTG dépose plainte devant la Cour de justice de la République, le procureur de la République de Paris, et engage un référé devant le Tribunal administratif de Paris.
L’UGTG, dans un communiqué, fait part d’une série de plaintes déposées par ses soins dans l’affaire du chlordécone. Cette affaire, c’est l’empoisonnement des sols de Guadeloupe et Martinique, dans les bananeraies, par une molécule qui était interdite à la vente et que les planteurs de bananes se procuraient grâce à des dérogations des ministres de l’Agriculture successifs de 1976 à 1993.
« L’affaire du chlordécone relève de la responsabilité de l’État », affirme l’UGTG, qui argumente : « L’Etat a empoisonné 95 % de la population de la Guadeloupe et pollué les sols pour six siècles. Alors qu’en 1969, la commission des toxiques avait refusé la commercialisation du chlordécone, l’État a organisé une violation de la législation pour commercialiser massivement ce produit en Guadeloupe et en Martinique de 1972 à 1993. »
D’anciens ministres en ligne de mire
L’UGTG n’est pas en phase avec « le plan Chlordécone IV qui vient d’être publié (qui) n’est en rien au niveau des enjeux. La dernière mise à jour de la cartographie est très loin du compte. La priorité est d’établir une cartographie de la pollution, qui n’est réalisée en Guadeloupe qu’à 8 % malgré 23 ans de soi-disant efforts de l’État. »
L’UGTG a déposé un recours en référé devant le Tribunal administratif de Paris et réclame des financements à hauteur de 40 millions pour la cartographie de la Guadeloupe et une provision de 100 millions afin d’indemniser immédiatement les propriétaires dont les parcelles sont polluées.
Mais, ce n’est pas tout : outre l’Etat, visé plus haut, en second lieu, l’UGTG entend faire condamner « le mensonge d’État. »
Et accuse : « Mme Buzyn, ancienne ministre de la Santé, M. Guillaume, ministre de l’agriculture, M. Salomon, directeur général de la Santé, et M. Ferreira, directeur général de l’alimentation, ont menti, sous serment, devant la Commission d’enquête parlementaire pour tenter de disculper l’Etat. »
D’où la plainte déposée contre Mme Buzyn et M. Guillaume devant la Cour de justice de la République pour faux témoignage dans le cadre d’une commission d’enquête parlementaire.
Une troisième plainte a été déposée contre MM. Salomon et Ferreira devant le procureur de la République de Paris pour faux témoignage dans le cadre d’une commission d’enquête parlementaire.
A suivre.
André-Jean VIDAL