Jocelyn Sapotille, président de l’Association des Maires de Guadeloupe (AMG), vient d’écrire à l’UTC-UGTG. L’Union des Travailleurs des Communes UGTG, dont le secrétaire général est Nestorius Favel.
Depuis une quinzaine de jours, l’UTC-UGTG, majoritaire chez les agents des collectivités, notamment des communes, a entamé un mouvement de grève. Une plateforme en 18 points, dont le premier est une refonte totale des carrières des agents avec revalorisation indiciaire et des salaires, a été déposée dans chaque mairie.
Depuis, c’est au niveau de chaque commune un bras de fer pour faire rouvrir certaines mairies, certaines écoles. A Petit-Bourg, Guy Losbar a fait intervenir les gendarmes : il ne pouvait pas accéder à la mairie. A Capesterre Belle-Eau, arguant d’un manque de parole des grévistes qui lui avaient assuré qu’ils ne s’opposeraient pas à ce que les services fonctionnent et qui bloquaient ceux-ci, Jean-Philippe Courtois a demandé à tous les agents non grévistes d’évacuer la mairie qui a été fermée.
Aux Abymes, après avoir été bloqué alors qu’il essayait d’entrer aux services techniques, Eric Jalton a décidé d’une rencontre. Une rencontre de 7 heures entre l’élu et les grévistes a permis de calmer le jeu.
Au Gosier, Cédric Cornet, maire tout fraichement élu, a tenté de jouer la carte des Gosiériens entre eux. Il s’est flatté de n’embaucher que des Gosiériens, et que, s’il y a des gens d’ailleurs dans les services, ce n’est pas lui qui les y a mis mais ses prédécesseurs. Mais, l’UTC-GTG ne s’est pas attardée à ces propos démagogiques et a refusé la main tendue (et toute honte bue) par M. Cornet.
Trois rencontres
et un bras-de-fer
Depuis, les uns et les autres se sont calmés. On a bien parlé de rencontres secrètes entre certains maires (qui auraient voulu jouer leur carte personnelle) et des syndicalistes… mais la rumeur n’a pas été bien loin.
Trois rencontres avec l’Association des maires (et quelques représentants des autres collectivités, dont les EPCI) n’ont rien donné. Depuis lundi soir, aucune rencontre n’a pu être organisée. A chacune des rencontres, l’UTC-UGTG et Jocelyn Sapotille ont bloqué sur la mise en place immédiate d’un accord sur le point 1.
L’UTC-UGTG met en avant le fait que, toutes ces dernières années, les maires (et les autres collectivités) ont laissé les agents au niveau le plus bas sans aucune promotion (et encore moins de formation qualifiante).
Pris à la gorge
Les maires, dont la plupart sont nouveaux aux commandes (depuis juin 2020), arguent qu’ils ne sont pas responsables de ce qui n’a pas été fait avant leur prise de fonction d’une part et que, d’autre part, tout donner tout de suite, ce n’est pas possible. Où, en effet, trouver de 200 à 600 000 euros chaque année pour chaque commune, alors que les caisses des collectivités sont vides. Dans certaines mairies, on attend les recettes du mois pour régler les salaires, avec les retards qu’on imagine.
D’où ce blocage. Ce vendredi, Jocelyn Sapotille a écrit à l’UTC-UGTG pour reposer une méthode de travail, avec moins de monde autour de la table, et l’expertise de l’Agence Française du Développement (AFD) et de la Direction des finances publiques (DRFIP).
Un premier groupe travaillera sur les incidences réelles de la plateforme.
Un second groupe travaillera, plus tard, sur un projet de protocole d’accord. Groupe restreint comprenant quelques membres de l’Association des maries de Guadeloupe et quelques syndicalistes.
En attendant que l’UTC-UGTG réponde, les communes sont bloquées et si certaines ont u rouvrir quelques écoles ce vendredi, c’est avec beaucoup de difficultés. Apparemment, des personnes non identifiées mais actives ont dévalisé les stocks de colle forte des magasins spécialisés. Colle qui a servi à bloquer les serrures de certaines écoles. Quand les poignées de porte n’ont pas été emportées…
Le courrier de Jocelyn Sapotille, président de l’Association des Maires de Guadeloupe :
