Jessica Oublié, nouvelle référente de l’illettrisme en Guadeloupe

A l’ère du tout-numérique, la lutte contre l’illettrisme est un enjeu majeur auquel Jessica Oublié, coordinatrice régionale de l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI), tente de remédier avec les organismes, associations et autres acteurs, qui oeuvrent sur le terrain.

Pour les quelque 20 % de Guadeloupéens, âgés entre 16 et 65 ans*, qui rencontrent des difficultés avec l’écriture, la lecture, le calcul, c’est une urgence. Connue pour ses BD sur le Bumidom et le chlordécone, Jessica Oublié, diplômée en ingénierie culturelle et en ingénierie de formation, entame une nouvelle expérience, celle de coordinatrice régionale de l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI).

Pour mettre du lien entre les structures (Maison France Services, Mission locale, Foyers ruraux, associations périscolaires…) qui travaillent à la prévention et à la lutte contre l’illettrisme en Guadeloupe, Jessica Oublié devra, dans un premier temps, identifier les différents acteurs. Il s’agira aussi de les aider à bénéficier des dispositifs financiers consacrés à la lutte contre l’illettrisme, la promotion du livre et de la lecture, déclarée Grande cause nationale par Emmanuel Macron.

« Aujourd’hui, il y a un réseau diffus d’acteurs sur le territoire qui interviennent pour la formation, l’éducation, pour l’insertion par l’activité économique, auprès des publics empêchés…, constate Jessica Oublié. L’objectif, c’est de fédérer ces acteurs pour élaborer ensemble un plan d’action et de prévention contre l’illettrisme. »

Manque d’autonomie pour les activités de base

La Guadeloupe fait partie des territoires les plus touchées par l’illettrisme, avec la Martinique, la Guyane, Mayotte et quelques territoires de France Hexagonale. L’objectif est que toute personne de plus de 16 ans qui a été scolarisée en France et a quitté le système scolaire sans maîtriser les compétences de base (lecture, écriture, calcul…) soit prise en charge et dispose d’une solution en accord avec ses besoins.

« Les personnes en situation d’illettrisme ont parfois rencontré des difficultés sociales ou familiales, des troubles cognitifs ou de l’apprentissage, qui ne leur ont pas permis d’être complètement autonomes en lecture, calcul et écriture. Elles peuvent alors avoir du mal à accompagner la scolarité de leur enfant, à décrypter un courrier administratif, gérer leur budget… Mon action est dévolue à ces publics ».

Cécilia Larney

*Chiffres INSEE 2011

Avec les entreprises

Dans sa mission, Jessica Oublié souhaite aussi intégrer le milieu professionnel où, bien souvent, on relève des situations d’illettrisme. Il s’agirait de constituer un réseau expérimental de correspondants en entreprises pour mettre en place des actions spécifiques. Quel que soit le secteur d’activité (BTP, sidérurgie, métallurgie, industrie automobile, activité portuaire…), le correspondant au sein de l’entreprise identifierait et accompagnerait vers une solution de formation les salariés en situation d’illettrisme.

« Une personne sur deux en situation d’illettrisme se trouve en emploi, précise Jessica Oublié. Désormais, en plus de ces compétences de base, il faut intégrer le numérique. Avec la place grandissante du numérique, notamment pour les démarches administratives, on voit apparaître un nouveau phénomène, l’illectronisme. Pour les personnes qui sont déjà en situation d’illettrisme, ce sera le poids de la double peine. Il y a une vraie urgence à résoudre le problème de l’illettrisme. »

Contact : jessica.oublie@guadeloupe.gouv.fr

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