Alors que l’exercice Caraïbes 2024 des Forces Armées aux Antilles se poursuit à Marie-Galante, Jérémie Sibeoni, chef de délégation à la Pirac*, rappelle les actions de prévention et de préparation menées aux Antilles et dans la Caraïbe pour que les équipes de la Croix-Rouge soient prêtes à intervenir.
Les missions de la Pirac s’articulent autour de deux axes : la prévention et la préparation des équipes de la Croix-Rouge ?
Jérémie Sibeoni, chef de délégation à la Pirac : Nous avons des programmes de prévention des risques, de sensibilisation auprès du grand public et des scolaires, toute l’année, notamment dans le cadre des Journées mondiales. Nous formons les enseignants, le personnel du périscolaire en Guadeloupe, en Martinique, dans les Iles du Nord. Une fois formés, les agents périscolaires animent des séances de sensibilisation avec les élèves. Nous avons développé des jeux en fonction de l’âge des enfants. Ce programme de sensibilisation s’étend toute l’année sur ces quatre îles.
En parallèle, nous avons des programmes de préparation aux risques : nous travaillons avec les équipes locales de La Croix-Rouge française pour que ces quatre îles soient préparées au mieux à faire face aux catastrophes naturelles.
L’exercice Caraïbes 2024 des Forces Armées aux Antilles, débuté en Guadeloupe et en Martinique, le 30 mai, a permis à vos équipes de mettre en place une action à Basse-Terre ?
La délégation territoriale de La Croix-Rouge française de Guadeloupe était mobilisée pour monter un Centre d’Accueil des Impliqués (CAI). Mais, au-delà de l’entraînement annuel des Forces Armées aux Antilles, toute l’année, la Pirac forme les équipes pour monter ce type de structure ou des centres d’hébergement d’urgence. En amont, de la période cyclone, nous intervenons sur deux grands sujets : la prévention et la préparation. Nous aurons le même exercice dans 15 jours avec les équipes de Saint-Martin.
Prévention, préparation en amont. Et pendant la saison cyclonique ?
Nous sommes très en veille pendant la saison cyclonique. Nous avons une équipe qui vérifie les informations des différents systèmes météorologiques. Le grand enjeu pour nous, c’est l’anticipation. En fonction des phénomènes annoncés quelques jours avant, l’idée pour nous c’est de déployer des équipes en soutien de La Croix-Rouge française sur tout le territoire. Pour un phénomène de catégorie 5, par exemple, la Pirac viendra en renfort.
La saison cyclonique qui débute s’annonce tellement intense qu’il faut que nous soyons en capacité de nous organiser au mieux. Pour mener les premières opérations d’urgence en appui de la délégation territoriale, nous avons des stocks prépositionnés sur tous les territoires : aux Abymes, à Marie-Galante, à la Désirade, à Saint-martin, à Saint-Barthélemy et à la Martinique…
La Pirac intervient aussi dans les pays de la Caraïbe ?
Oui. Nous avons aussi le même type de programmes de prévention et de préparation dans les îles de la Caraïbe, toujours en soutien de la Croix-Rouge, à Sainte-Lucie, Grenade, Saint-Vincent, Saint-Kitts… dans toutes les Petites Antilles. De la même manière que les équipes des Antilles françaises peuvent venir en soutien des îles de la Caraïbe, si nécessaire, les équipes Croix-Rouge basées dans la Caraïbe peuvent être mobilisées en Guadeloupe, en Martinique ou dans les îles du Nord. L’objectif de nos programmes de préparation est de faire en sorte qu’ils soient le plus compétents possible pour apporter une réponse en cas de catastrophe naturelle.
Entretien : Cécilia Larney
