Tradition. Jérémie Lendor, jeune vendeur de crabes aguerri

Jérémie, passionné de chasse au crabe. Photos ES

En cette période pascale, un incontournable des tables antillaises est sans doute le crabe. Une période longtemps attendue pour ceux qui aiment les déguster, souvent sous forme de dombrés.
Mais aussi pour ceux qui les vendent. C’est le cas de Jérémie Lendor pour qui c’est une passion.


Jérémie Lendor baigne dans l’univers de la pêche depuis l’âge de cinq ans. Initié par son père lui-même pêcheur mais aussi chasseur. Aujourd’hui âge de 18 ans, la passion du jeune homme pour la pêche reste inchangée. « J’aime tout ce qui est en rapport avec la pêche, tout ce qui est local. C’est mon papa qui m’a appris, il va à la traîne, il prend des daurades, des crabes… », indique Jérémie.

La période de Pâques, Jérémie Lendor l’attend avec impatience chaque année. Ce n’est qu’à cette période qu’il vend ses crabes au cœur de la commune de Sainte-Marie, dont il est originaire. Lycéen à Petit-Bourg, cette année il passera son baccalauréat de gestion et finance. Mais c’est bien marin- pêcheur qu’il souhaite devenir : « j’aime cet univers, le physique que ça demande, la technique. Je fais tout dans la pêche, et j’attrape des crabes, des langoustes et du poisson ».

Avec son père, ils peuvent passer des matinées à chercher le crabe en cette saison. Et ainsi récolter entre 40 à 60 crabes par jour.

Un savoir-faire

Le crabe à barbe, succulent dans la marmite.

Le crabe que Jérémie propose à la vente ces jours-ci c’est le « Crabe à barbe » aussi connu sous le nom de « Babètte » en Guadeloupe et de « Mantou » en Martinique. Un nom en rapport avec les poils que l’on retrouve sur les pattes de ces crabes, colorés en fonction de leur lieu d’habitat.

Ceux-là, le jeune homme les traque dans les mangroves. « On va les chercher partout, à Arnouville, Petit-Bourg, Goyave, Sainte-Rose…
Avant il y en avait à Sainte-Marie mais il y n’y en a plus parce que
l’écosystème a changé »,
dit Jérémie Lendor. Et pêcher ces « crabes à barbe » dans les mangroves demande une technique assurée. « On prend un sabre ou une sorte de coutelas et on fouille le trou du crabe afin que le bras puisse rentrer dedans. Et une fois que le bras peut rentrer on va chercher le crabe », précise-t-il.

Période oblige, les clients sont déjà au rendez-vous pour acheter les crabes que Jérémie vend par paquet de 5. Mais l’impact de la crise sanitaire aussi se fait sentir. Le futur marin-pêcheur compte tout de même bien sur ses ventes pour se faire un peu d’argent comme chaque année.

Elodie Soupama


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