Jean-Marc Zulesi : « On peut être fier de la Guyane ! »

Président de la Commission du Développement durable et de l’Aménagement du territoire de l’Assemblée nationale, Jean-Marc Zulesi achève, ce vendredi 22 septembre, sa mission en Guyane avec une délégation parlementaire transpartisane*.

Le désenclavement du territoire, l’accès au logement, l’électricité, la protection de la biodiversité… étaient au programme de vos échanges avec les différents acteurs du territoire depuis lundi, à Sinnamary, Maripasoula, Cayenne, Kourou, Saint-Laurent du Maroni… Quel bilan en tirez-vous ?

Jean-Marc Zulesi : On peut être fier de la Guyane, des Guyanais, des Guyanaises, des élus, des forces vives de ce beau territoire français. Désormais, il nous revient, à nous législateurs, quelles que soient nos appartenances politiques, de porter le message d’une différenciation territoriale. Il faut que certaines lois, certains règlements qui s’appliquent au territoire Hexagonal puissent être simplifiés, voire retravailler au regard des spécificités locales de la Guyane.

Quels domaines pourraient être concernés ?

Les sujets liés à l’eau, au foncier, à l’environnement, notamment, méritent des améliorations. Etant aussi très engagé sur les sujets en lien avec le transport, il y a des solutions à déployer à court, moyen et long terme.

À court terme, il faudra qu’on trouve une solution pour la Guyane. À moyen terme, il faut une solution pour le fleuve considéré aujourd’hui comme non navigable. Puis, sur le long terme, il faudrait un vrai débat de société autour des infrastructures routières pour participer au désenclavement.

La délégation parlementaire à Twenké, avec le Gran Man.

Ce déplacement était donc nécessaire pour mieux apprécier le quotidien des Guyanais, à Sinnamary, Saint-Laurent du Maroni…

Oui ! Le premier objectif de cette mission, c’est de sensibiliser l’ensemble des députés sur le fait que la Guyane, c’est la France, qu’elle doit être regardée avec beaucoup d’intérêt, non seulement par rapport à la force et au dynamisme de ses citoyens, mais aussi parce que, stratégiquement, le territoire est très bien placé. D’un point de vue géopolitique, on aurait intérêt à lui donner plus d’importance. En plus, nous avons des enjeux liés à la biodiversité qui sont exceptionnels : en Guyane, il y a une partie du poumon vert du monde qu’il faut être en capacité de valoriser. Aujourd’hui, il s’agit de regarder vers l’avenir, de faire face aux difficultés ensemble pour avancer.

Après cinq jours de visite sur le terrain, quelle est la prochaine étape ?

L’objectif, c’est de rendre un rapport en novembre lors d’une séance publique à l’Assemblée nationale. On ne doit surtout pas le présenter comme une finalité ! J’ai été frappé par le nombre d’élus qui m’ont dit que c’est la énième délégation qu’ils voient passer, suivie de rapports avec des bonnes intentions. Je ne suis pas entrain de vendre du rêve ! Nous avons la responsabilité de considérer le rapport comme le commencement de quelque chose. La clé, c’est de mettre de côté nos étiquettes politiques et de considérer l’avenir de la Guyane, des Guyanais et des Guyanaises.

Entretien : Cécilia Larney

*Jean-Marc Zulesi (député des Bouches-du-Rhône), Clémence Guetté (députée du Val-de-Marne), Gérard Leseul (député de Seine-Maritime), Jean-Victor Castor (député de Guyane) composent la délégation parlementaire.
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