Le rapporteur spécial des Nations Unies, Tomoya Obokata, a eu des propos très durs sur les pratiques dans le monde du travail canadien concernant les travailleurs étrangers temporaires.
Selon lui, le programme canadien sur les travailleurs étrangers temporaires qu’il a analysé lors de son récent voyage au Canada (entre le 23 aout et le 6 septembre), est un programme propice « aux formes contemporaines de l’esclavage ». Un commentaire qui a créé de nombreuses discussions au Canada et en Jamaïque.
En effet, de nombreux Jamaïcains partent au Canada chaque année pour devenir des travailleurs étrangers temporaires. Selon Tomoya Obakata, le système empêche ces travailleurs de signaler les abus dont ils sont victimes car, ils risquent d’être expulsés du territoire durant le processus de signalement.
Ce qui a pour conséquence qu’ils sont fréquemment victimes d’abus divers et variés, malgré leur importance « essentielle » pour l’économie canadienne. Dans un communiqué, le ministère du Travail de la Jamaïque a affirmé que le rapport du rapporteur spécial des Nations Unies « soulevait quelques préoccupations ».
Depuis de nombreuses années, des milliers de Jamaïcains s’engagent à travailler au Canada au sein du programme des travailleurs agricoles saisonnier, qui est concerné par le rapport du rapporteur. Selon le ministère, les travailleurs sont encouragés à signaler les abus, par le biais d’agents de liaison chargés de protéger leurs droits et intérêts.
Pourtant, cinq travailleurs jamaïcains ont récemment été rapatriés en Jamaïque après s’être plaints de la gestion de leur ferme au Canada. Le ministère a affirmé en guise de réponse au rapport de Tomoya Obokata, que les prochains travailleurs seront placés « dans d’autres fermes » à partir de janvier 2024.
Source : Jamaica Observer