La sénatrice de Guyane, Marie-Laure Phinéra-Horth, a écrit à la Première ministre, Elisabeth Borne, pour la sensibiliser au problème de l’insécurité récurrente qui touche la Guyane.
« Ces dernières semaines, nous avons été confrontés à une très forte augmentation des actes criminels. Cette violence prend toutes les formes possibles : séquestration, vols à main armée, viols, mais aussi trafic de stupéfiants sans oublier l’orpaillage illégal. De surcroît, les réseaux sociaux débordent d’images de jeunes Guyanais exhibant fièrement des armes à feu, ce qui développe un sentiment légitime d’insécurité au sein de la population », écrit Marie-Laure Phinéra-Horth.
Elle poursuit : « Lundi 29 août, dans la soirée, un homme a été mortellement touché par balles à l’occasion du braquage de son commerce. Deux jours plus tard, trois autres homicides ont été perpétrés. A chaque fois, les assaillants ont fait usage d’armes à feu. Depuis le début de cette année, le territoire a connu une trentaine d’homicides, faisant de la Guyane l’un des départements français les plus criminogènes. »
Elle rappelle les précédents et l’exaspération qui monte : « Comme vous le savez, Madame la Première Ministre, c’est dans un contexte de menace similaire que des milliers de Guyanais avaient manifesté et paralysé le territoire aux mois de mars et avril 2017. Aujourd’hui, l’exaspération est à nouveau à son comble devant une insécurité de plus en plus forte et surtout incontrôlée. Dans le cadre de l’Accord de Guyane, les réponses apportées en matière de sécurité n’ont malheureusement pas permis de juguler ce phénomène. Pour preuve, cinq ans après, la situation a empiré. »
Marie-Laure Phinéra-Hort relève que les gesticulations de l’Etat ne changent rien : « Depuis vingt ans, la Guyane est en proie à des vagues successives de violence dont les causes sont aujourd’hui connues de tous. Pourtant, à chaque recrudescence de crimes et d’agressions violentes, la principale réponse réside dans l’augmentation des effectifs des forces de l’ordre. Dans un rapport d’information en date de janvier 2021, la Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées du Sénat rappelait qu’il y avait, en Guyane, près de 3 000 militaires et gendarmes pour une population de 300 000 habitants « soit un ratio six fois supérieur à celui de la métropole ». Malgré cette forte présence, le territoire n’est pas épargné par les épisodes de violence. »
Elle propose à la Première ministre des pistes pour tenter de calmer les choses.
Le courrier à la Première ministre :