Les Journées nationales de lutte contre l’illettrisme s’achèvent ce lundi 30 septembre avec, en Guadeloupe, la promesse d’un projet – déjà bien avancé – de création d’un Diplôme universitaire de formateurs d’adultes en situation d’illettrisme.
Le futur Diplôme universitaire de formateurs d’adultes en situation d’illettrisme est synonyme de nouvelles perspectives pour les nombreux acteurs de la lutte contre l’illettrisme en Guadeloupe. Il viendrait clôturer de belle manière les travaux menés pendant de longs mois avec le Plan de professionnalisation des acteurs de la lutte contre l’illettrisme (PROFill), initiative de l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme.
« Aujourd’hui, il y a une volonté des acteurs dans les territoires, notamment dans les universités, de s’emparer du sujet pour former des professionnels et leur fournir les outils nécessaires pour réduire le taux d’illettrisme dans leurs territoires, explique Jessica Oublié, correspondante de l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme. La mise en place de ce Diplôme Universitaire est un pas de géant pour nous ! Le Plan de professionnalisation des acteurs de la lutte contre l’illettrisme nous a permis, en 2023, de former 250 personnes, de mieux qualifier les besoins, de mieux comprendre la demande sociale, et professionnelle et, dans la continuité, de créer un Diplôme Universitaire. »
Financé par l’Etat et le Conseil départemental, le Diplôme universitaire devrait accueillir ses premiers étudiants à partir de janvier 2025. Une belle avancée pour la Guadeloupe, quand on sait que cette formation est dispensée essentiellement dans l’Hexagone, particulièrement à Lyon, et depuis peu, à La Réunion.
À partir de janvier 2025
À l’occasion des Journées nationales d’action contre l’illettrisme, le futur diplôme, les critères pour y accéder… ont été présentés le 25 septembre, à l’Inspé (Institut national supérieur du professorat et de l’éducation) de l’académie de Guadeloupe.
« Grâce au soutien du Contrat des solidarités avec le Conseil départemental et la préfecture, nous pourrons proposer le diplôme moitié moins cher que dans l’Hexagone, se félicite Antoine Delcroix, directeur de l’INSPE de Guadeloupe. Nous sommes sollicités par rapport à l’ingénierie que nous avons mise en place par des correspondants régionaux de l’ANCI dans l’Hexagone ou des universités de l’Hexagone. Un réseau se met en place pour passer du Diplôme universitaire à un statut de diplôme inter-universités, avec La Réunion, l’Hexagone… ».
En Guadeloupe, par année universitaire, 20 personnes pourront accéder à la formation diplômante de 160 heures, complétées par 50 heures de stage.
Des profils très divers
« Le nombre de places est limité pour ne pas saturer le marché en Guadeloupe et maintenir une certaine interactivité entre les personnes en formation, précise Antoine Delcroix. La formation est adaptée à la taille du territoire où les associations, les entreprises et différentes structures devront accueillir les futurs diplômés en stage. »
Le Diplôme universitaire sera prioritairement ouvert à ceux et celles qui, dans le cadre de leurs activités, sont en contact avec des adultes en situation d’illettrisme. Qu’ils soient formateurs (quel que soit le domaine), instructeurs accueillant des stagiaires, conseillers numériques, conseillers en insertion, conseillers à France Travail, enseignants, acteurs culturels ou évoluant dans le social…
La formation diplômante, qui sera placée sous la direction de Mylène Terro, – par ailleurs, directrice du Master MEEF* -, permettra de valider les compétences que certains ont dû développer au fil des années et de leur apporter de nouvelles connaissances pour repérer et remédier aux situations d’illettrisme ou d’illectronisme des publics auxquels ils sont confrontés.
Cécilia Larney